[MUSIQUE] On est en 2008, au moment de la crise financière, mais c'est aussi la crise de la CAMIF. Alors, la CAMIF, c'était une coopérative qui avait été créée en 47 par des instituteurs qui se sont regroupés après-guerre pour se rééquiper. Donc, ça s'est développé pour, beaucoup d'entre nous, on l'a connu avec le gros catalogue de vente par correspondance. Ça a reconnu des heures de gloire et puis avec l'arrivée d'internet et la crise, la CAMIF a fait faillite. Et là , donc, j'ai convaincu ma femme et mon entreprise de bouger et d'aller jusqu'à Niort pour relancer cette belle marque. J'étais convaincu qu'en tant qu'entrepreneur, une belle marque surtout quand elle a des valeurs fortes, ça ne meurt jamais et convaincu aussi qu'il y avait une place pour un acteur dans la distribution, [INCOMPRÉHENSIBLE] de la maison pour proposer une alternative qui soit positive sur du local, sur du durable et cette marque pouvait incarner ces valeurs. La première difficulté qu'il a fallu tout de suite, à laquelle il a fallu répondre, c'est comment on redonne du sens à l'entreprise. Moi, je dis souvent RSE, ça veut dire Redonner du Sens à l'Entreprise. Comment on remet au cœur de ce modèle, un modèle d'impact positif parce que dans le contexte en 2008, ce n'était pas simple de convaincre un territoire qui avait perdu des emplois, des fournisseurs qui avaient perdu de l'argent de faire à nouveau confiance à cette belle marque mais qui avait pris un peu du plomb dans l'aile. La proposition de valeur de CAMIF c'est de proposer des produits et des services dans la maison qui soient au bénéfice de l'homme et de la planète en misant sur la qualité, le local et le durable. Et quand, à l'époque, on ne parlait pas encore du Made in France, il n'y avait pas eu encore le ministre qui portait la marinière, il n'y avait pas eu le slip français et il n'y avait pas non plus eu la crise du Covid qui remet tout de suite les pendules à l'heure en disant finalement oui, on est arrivé au bout d'un modèle, aller toujours chercher plus loin, moins cher, ça n'a plus de sens en fait. Et donc, pour nous, réengager les fournisseurs et toutes les parties prenantes, globalement les clients, etc. ça s'est fait en redonnant du sens et en remettant au cœur du projet un modèle d'impact positif pour toutes les parties prenantes, qu'il y ait une création de valeur qui soit positive sur les enjeux économiques, mais aussi sur les enjeux sociaux et sur les enjeux environnementaux parce que le Made in France, c'est aussi beaucoup moins de kilomètres qu'on parcourt, que parcourent les produits. Le projet collectif CAMIF, qui est un projet passionnant pour nos collaborateurs, pour ceux qui nous rejoignent aujourd'hui, c'est qu'on a une nouvelle économie à mettre en place, une nouvelle façon de penser l'entreprise, beaucoup plus ouverte, beaucoup plus collaborative et imaginer une nouvelle économie, ça passe très concrètement par repenser notre offre aux produits pour qu'elle soit moins gourmande en ressources, plus locale, que la fin de vie du produit soit pensée, qu'on intègre davantage le composant recyclable ou recyclé, et c'est tout l'enjeu des projets qui nous animent aujourd'hui puisqu'au cœur de l'offre depuis 2017, on a décidé de lancer un projet qui s'appelle CAMIF Édition, qui va revisiter la façon dont sont produits et dont sont imaginés les produits. C'est un projet collectif qui intègre à la fois des fabricants français, des designers, des experts de l'économie circulaire et des consommateurs, et qui nous amène progressivement à revisiter l'ensemble des catalogues produits de la CAMIF. Ça c'est un enjeu qui est juste passionnant parce que ça nous oblige même à l'intérieur de l'entreprise à changer de métier. On est en train de passer de distributeur à éditeur. Une de nos actions fortes, c'est l'action contre le Black Friday puisque depuis 2017, la CAMIF boycotte le Black Friday jusqu'à fermer son site, pourtant le meilleur jour du commerce, pour faire passer un message qui est très fort. Ce message c'est on va dans le mur si on continue à consommer sans réfléchir à l'impact de sa consommation. Il faut prendre du recul, prendre du temps et se poser des questions simples au fond. Est-ce que l'on a vraiment besoin de ce produit? D'où il vient? Comment il est fabriqué? Par qui il est fabriqué? Dans quelles conditions sociale et environnementale il est fabriqué? Ma conviction intime et profonde c'est que de toute façon les entreprises les plus résilientes, celles qui seront les plus performantes et pas dans 20 ans. Déjà aujourd'hui, et probablement encore plus chaque année qui va passer maintenant, seront celles qui auront et qui sauront prouver leur utilité pour la société. Celles qui sauront prouver leur l'impact positif sur les enjeux sociaux, sur les enjeux environnementaux, qui sauront expliquer les combats qu'ils ont mis au cœur de leur mission, qui sauront évaluer leur efficacité aussi, être transparent, eh bien, ces entreprises là réussiront parce qu'elles réussiront davantage à attirer des talents, à retenir leurs collaborateurs, à attirer des clients, à retenir leurs clients, et tout ça c'est une valeur économique qui très vite se traduit dans le modèle économique de l'entreprise, qu'il y a un lien direct aujourd'hui entre impact social et environnemental et performance économique. C'est tout à fait possible de concilier les deux et c'est même presque indispensable. [MUSIQUE] [MUSIQUE] [AUDIO_VIDE]