[DIAPHONIE] Les identités plurielles, qu'est-ce donc? Les identités culturelles, de quoi s'agit-il? Effectivement, souvent, on s'interroge. On dit il est américain, donc c'est normal qu'il soit indiscret. Elle est toujours en ****. Je suis toujours en ****. Normal, je suis moité malgache. C'est culturel, tout ça. Donc finalement, qu'est-ce qu'on met derrière cette identité culturelle, à part des défauts, visiblement? On va trouver différentes définitions de l'identité, si on regarde dans un dictionnaire. On va trouver caractère de ce qui est permanent et fondamental. Ce qu'il y a d'intéressant, c'est ce terme permanent, sur lequel nous reviendrons. Ce qui fait son individualité, sa singularité. Donc on voit que par identité, il y a une espèce de singularisation. L'identité, comme ce qui ne change pas et ce qui me définit, autre définiton. On revient sur le côté permanent, qui interroge, qui questionne. L'identité va être présentée sous différentes formes. L'identité, ne serait-ce pas plutôt comprendre qui on est pour aller vers l'autre? Et voilà , c'est autour de ces questions que nous allons continuer à avancer. Comment comprenons-nous notre identité ?[SON] Plusieurs façons de représenter l'identité. Une première représentation posée par Geert Hofstede serait un oignon. Vous voyez différentes couches avec des valeurs bien coincées au centre. Ces valeurs qui nous imprègnent. Question : avons-nous conscience de nos propres valeurs? Avec des pratiques, des rituels. Tous ces nombreux rituels au moment du coucher, par exemple. Ces héros que nous admirons. Interrogez-vous. Quels sont vos héros préférés, actuellement? Eh bien évidemment, tous les symboles qui mettent en avant des groupes. La Tour Eiffel, n'est-elle pas un symbole? Une première façon donc de représenter l'identité culturelle. [SON] [AUDIO_VIDE] Autre possibilité : pourquoi ne pas prendre l'image d'un puzzle? Un puzzle, ce sont des petites pièces qu'on assemble. À partir d'un modèle, mais n'a-t-on pas toujours l'envie que ce modèle représenterait ce vers quoi on tend? Ce modèle, ces petites pièces représentent nos vies professionnelles, nos vies sexuelles, nos acquis, conscients ou inconscients. Nos choix, pourquoi pas. Et le puzzle peut se faire, se défaire, se reconstituer encore et toujours. Donc une autre vision de l'identité culturelle qui peut être intéressante. Essayez de vous percevoir sous la forme d'un puzzle. [SON] Ou alors, nous sommes au XXIe siècle, pourquoi ne pas concevoir notre identité culturelle comme une base de données? Une base de données : on entre des données, des données sortent, on en stocke, on en supprime. Donc pourquoi pas, ça peut être une autre façon de se penser. Nous sommes de grosses bases de données. Bien évidemment, si l'on n'oublie pas que dans une base de données, rien n'est statique. Rien n'est posé là ad vitam æternam. Identité plurielle, évolution, comme on l'a vu à travers le puzzle, à travers la base de données. C'est ce qu'on retrouve dans les interviews, par exemple, de Tianxu. Réécoutez l'interview de Tianxu. Retournez sur la minute 13. Il le dit bien : en Chine, il n'allait jamais visiter un seul musée. Arrivé en France, il devient passionné par les musées et les activités culturelles. On voit bien que son identité a évolué par la mobilité. Intéressant. Identité plurielle, comme on a vu, plusieurs pièces dans le puzzle. Plusieurs données, des données multiples, big data, période du big data. Autre exemple, dans une interview de Mounir. Identité libanaise, il le dit bien. Quand il était au Liban, ce qui le définissait en premier, c'était la religion. Il appartenait à telle communauté religieuse. Venu en France, il l'exprime ainsi : mon cadre identitaire évolue. Et voilà , cette identité qui est dynamique. La religion n'est plus mise en première position lorsqu'il se définit lui-même et lorsqu'il est défini par les autres d'ailleurs. Cela signifie bien que nos identités sont plurielles, on l'a vu, composées de multiples éléments, mais que l'on passe aussi d'un non-soi aux autres. Nos identités sont là pour nous poser en relation avec le monde autour de nous, sont là aussi pour se construire, se définir avec les rencontres. La petite pièce du puzzle ne peut pas exister toute seule. Donc parler d'identités plurielles, dynamiques, évolutives, c'est aussi parler d'altérité, parler de l'autre. C'est pourquoi on va aborder maintenant, après l'identité, l'altérité. Vous pourrez trouver plus de précisions, plus de détails dans les deux chapitres traitants de ce sujet, dans TIC e Interculturalidad, édité aux éditions Comares. Le deuxième postulat fondateur après l'identité plurielle va donc être l'altérité. C'est-à -dire que l'on entre dans un alter ego. On l'a vu, on ne pas être seul au monde, ce serait une impasse terrible. D'où, pour se définir, on va s'appuyer sur l'existentialisme sartrien, Jean-Paul Sartre, philosophe français, et sa notion de subjectivité. Pour Sartre, l'existence précède l'essence. Qu'est-ce que ça veut dire, cette belle phrase? Cela signifie tout simplement que l'homme existe, d'abord. Mais aussitôt qu'il arrive, qu'il surgit dans le monde, il se définit. Il se définit en surgissant dans le monde en entrant à relation avec l'autre. Et finalement, il ne peut qu'être que lorsqu'il fait. Il n'est rien d'autre que ce qu'il fait. Ça veut dire que l'homme se définit dans ce qu'il fait en étant dans le monde. Une autre façon d'aborder cette altérité, mais qui va dans le même sens que Sartre, serait de poser la notion d'intérité. Demorgon nous pose, par exemple, deux groupes. Après l'homme qui a surgi dans le monde pour Sartre, on a les groupes qui sont dans le monde effectivement. Deux groupes qui vont chercher à se rencontrer, chacun faisant un pas l'un vers l'autre, Mais en même temps, il y a un jeu de miroir, vous voyez. Il y a un jeu de constitution. Je me vois dans l'autre qui me voit [SON] et me constitue, et je constitue l'autre en même temps qu'il se constitue à travers moi. L'altérité, c'est donc cette réflexion sur notre situation physique, virtuelle, symbolique, dans le temps et dans l'espace, et entre le soi et les autres. Voilà , maintenant que je vous l'ai expliqué. Notre espace entre deux groupes qui négocient des solutions. Et là , nous entrons vraiment dans des réflexions interculturelles avec ce terme de négociations avec l'autre, de soi et l'autre. [AUDI0_VIDE]