[MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] Nous avons parcouru ensemble pratiquement un demi-siècle d'histoire entre le moment où, au début des années 70, la question de l'écologie politique se pose de façon très claire. Et où l'expression, parce qu'on a vu que certains courants remontaient plus loin, mais où l'expression vraiment arrive dans le débat public, celui de l'écologie politique. Et nous avons vu aussi ensemble que les propositions de l'écologie politique sont relativement radicales et que leur radicalité est une des raisons pour lesquelles l'écologie politique n'est pas entendue. Pour bien vous faire comprendre cela, je vais vous donner un exemple. Après le Rapport Meadows, dont on a parlé ensemble, qui a été publié en 72, au moment du premier grand sommet sur l'environnement à Stockholm. Ce Rapport Meadows pose un diagnostic assez dramatique sur l'évolution, alors, dans plusieurs décennies, de la société. Peu de temps après, et dans la foulée du Rapport Meadows, un ancien ministre, commissaire européen, hollandais, Sicco Mansholt, propose un véritable plan de décroissance, c'est tout à fait étonnant, où il réfléchit sur la durée, comment on peut maximiser la durée des objets, comment on peut réduire nos consommations de matières, réduire nos flux d'énergie, etc. On est vraiment sur un plan de décroissance. La quasi-totalité de l'écologie politique va le récuser, dire que c'est un plan technocratique, qu'il ne vise pas les bons objectifs. Et si l'on regarde ce plan, ce qui était dit à l'époque, le moins qu'on puisse dire, c'est que ce n'était pas le cas. Mais, il ne semblait pas assez radical. Donc, l'écologie politique a par bien des côtés elle-même suscité son échec. Mais, quasiment un demi-siècle après, la radicalité n'a pas disparu, mais désormais, elle est passée du côté des questions à la situation qui est la nôtre aujourd'hui. Ce sont les indicateurs sur l'épuisement des ressources, sur les équilibres du système-Terre, sur les grandes inégalités en termes de répartition de la richesse sur Terre. Ce sont tous ces indicateurs qui sont devenus d'un rouge radical. Nous sommes reconfrontés, à nouveau confrontés à cette radicalité. Et il y a un mot aujourd'hui, une expression pour la signifier, c'est le mot Anthropocène, c'est-à-dire cette ère nouvelle dans laquelle nous sommes en train de pénétrer, ère produite par l'impact massif des activités humaines sur le système-Terre, qui vont le chambouler, lui donner un tour sensiblement différent, moins accueillant aux activités humaines, et ce pour les millénaires à venir. Donc, nous sommes passés d'une radicalité à une autre. Mais, celle-ci de radicalité, nous n'avons pas le choix. Nous allons devoir nous y confronter. Nous allons devoir y répondre. Et curieusement, on retrouve pourtant le même jeu qu'il y a pratiquement un demi-siècle. Cela dit, ce que nous avons essayé de faire, avec vous dans ce cours, c'est de vous donner un certain nombre d'éléments d'appréciation, qui vous permettent de mieux comprendre les enjeux où nous nous trouvons, de bien voir qu'il convient de ne pas confondre l'écologie des partis politiques, les grands enjeux. Ils ne sont pas forcément toujours à la hauteur. Et les enjeux sont dépendants d'eux. Et ils se nourrissent à certaines idées. Ce sont ces idées-là que nous avons essayé de comprendre ensemble. Ce sont ces idées-là et l'effort que l'on a fait, de précision, de rappel des donnes scientifiques qui sont derrière qui vont vous permettre maintenant de mieux comprendre, du moins je l'espère, les enjeux auxquels nous sommes confrontés, même si les médias très souvent passent trop vite sur ces enjeux, sans rappeler la révolution, sans rappeler leur substrat scientifique, sans rappeler la hauteur des enjeux institutionnels et les défis institutionnels dont ces enjeux sont porteurs. Maintenant, vous en avez une meilleure compréhension, du moins je l'espère. Et à vous désormais aussi d'agir et de chercher à votre tour, à réfléchir, à répondre pratiquement aussi à tous ces enjeux, qui sont ceux de notre époque !!! [MUSIQUE] [MUSIQUE] [AUDIO_VIDE]