[MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] Bonjour à tous et bienvenue dans cette nouvelle vidéo intitulée Responsabilité des démocraties dans l'échec que nous connaissons. Cette séquence a deux objectifs. Le premier objectif est d'être capable de comprendre les raisons pour lesquelles nos démocraties échouent à faire face aux problèmes contemporains d'environnement. Et le second est de comprendre ce qu'est l'Anthropocène. Voilà. Nous avons dressé, dans le module précédent, l'échec du développement durable. Nous avons aussi vu ultérieurement toutes les difficultés auxquelles nous devons faire face en matière d'environnement. Quelle est la part de responsabilité des démocraties dans cet échec et dans notre situation actuelle? >> Malheureusement, nous sommes contraints de le reconnaître, la responsabilité en général des démocraties occidentales dans la situation >> dramatique qui est désormais la nôtre, en matière d'environnement global, est écrasante. Première référence, le livre de John McNeill, Du nouveau sous le soleil, qui fait l'inventaire de nos difficultés au cours du XXe siècle. C'est vers la fin du livre où il met en évidence l'écart entre d'un côté, l'augmentation de la démographie dans le siècle. On va grosso modo multiplier par trois la population mondiale. Mais, dans le même temps, grosso modo toujours, les émissions de gaz à effet de serre vont quant à elles augmenter d'un facteur 17. Et ce facteur 17, il est dû à une toute petite partie de l'humanité. Dans un autre livre sur l'Anthropocène, les historiens français Jean-Baptiste Fressoz et Christophe Bonneuil disent : on ne doit pas parler d'Anthropocène. Je le rappelle, l'Anthropocène c'est cette ère dans laquelle nous sommes en train d'entrer et caractérisée par un impact massif des activités humaines, qui comme nous l'avons vu, affectent même le système-Terre et pas seulement notre environnement, disent-ils, cet Anthropocène, on devrait l'appeler l'Anglocène. Parce que jusque dans les années 80, début des années 80, grosso modo, 50 % des émissions de gaz à effet de serre sont dus à deux pays, l'Angleterre tout d'abord, dans un premier temps avec le charbon, et puis évidemment, le pays du pétrole par excellence, que furent les États-Unis. Et pensons à la Convention-Cadre sur les Changements Climatiques qui avait été signée dans la foulée de Rio, en juin 92, effectivement, les pays s'engageaient à stabiliser, c'est l'article deux, à stabiliser les émissions de gaz à effet de serre, pour éviter, disait-on, toute perturbation dangereuse du système climatique. C'est fini. Selon une très forte probabilité, il faudrait carrément réduire nos émissions de plus de 5 % pour qu'il en soit autrement, à partir des années 20, voire même presque de 10 %, si on voulait d'ailleurs arriver à quelque chose de raisonnable. Ce serait évidemment très difficile, sans quoi nous dépasserons le fameux seuil d'une augmentation de la température moyenne, à la fin de ce XXIe siècle, de deux degrés. Donc, on a échoué par rapport à ça. Et les démocraties, dans cet échec, ont une responsabilité écrasante, parce que l'origine de la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui, ce sont nos consommations, ce sont les flux de matière et les flux d'énergie sous-jacents aux activités économiques et essentiellement aux activités économiques des pays les plus riches. Donc, dont acte, nous devons assumer la responsabilité de cet échec. >> Voilà. On arrive maintenant à la conclusion. Dans cette vidéo, nous avons montré que la responsabilité des démocraties occidentales, dans la situation dangereuse que nous connaissons aujourd'hui, en matière d'environnement global, est fondamentale. En effet, ce sont elles qui sont à l'origine de l'augmentation fulgurante de nos consommations, donc des flux de matières et d'énergie sous-jacents à nos activités économiques, celles des pays riches en particulier ou des riches au sein des pays pauvres. Nous sommes entrés dans une nouvelle ère géologique que l'on nomme Anthropocène. L'Anthropocène est caractérisé par l'impact massif des activités humaines sur le système-Terre, à tel point que nous sommes devenus une force géologique. Je vous remercie d'avoir suivi cette vidéo. [MUSIQUE] [AUDIO_VIDE]