[MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] Bonjour à tous et bienvenue dans cette nouvelle vidéo intitulée Principes et caractéristiques des démocraties représentatives. Le citoyen juge mis à rude épreuve. Cette séquence a deux objectifs. Le premier est d'être capable de connaître le ressort principal de nos démocraties représentatives. Le citoyen est le juge ultime en ce qui concerne son bien-être, et il est par conséquent la source de cette connaissance. Et le deuxième est de clarifier les deux grandes difficultés rencontrées par les démocraties à répondre aux défis environnementaux. Le citoyen n'est plus la source de la connaissance. Et la temporalité des mécanismes de dégradations est un obstacle aux démocraties. Avant de comprendre pourquoi les démocraties ont échoué, revenons un instant sur les principes et sur les caractéristiques des démocraties. >> Oui, je crois que c'est très important d'avoir en tête, avant d'essayer d'esquisser les réponses, de bien avoir en tête quel est le ressort fondamental des démocraties représentatives. On verra ensuite après qu'il y a d'autres modalités de démocraties. Mais, l'essentiel dans une démocratie, c'est la représentation, c'est la délégation. Cela veut dire quoi? Eh bien, cela veut dire pour l'essentiel que dans une démocratie représentative, c'est le citoyen, et notamment le citoyen dans les urnes, mais parfois aussi le citoyen dans la rue, qui est le juge ultime en démocratie. C'est lui qui par l'élection, par les mécanismes électoraux, envoie des délégués, des députés, des conseillers nationaux, comme on veut, envoie des délégués et puis finalement ensuite les renvoie ou ne les renvoie pas. Et puis parfois, dans le cas de la Suisse avec des démocraties semi directes, on peut parfois trancher. Dans d'autres démocraties, on peut aussi recourir à une procédure référendaire, c'est le citoyen qui est le juge ultime. Or, ce qu'il est très important de comprendre, c'est que le citoyen, ce n'est pas forcément Albert Einstein. Le citoyen, c'est monsieur tout le monde avec ses préoccupations, avec ses goûts, etc. Et en fait, le citoyen a une sorte de thermomètre qui lui est inné et qui explique le rôle qu'on lui fait jouer. De façon générale, les politiques publiques ont pour dessein d'améliorer le bien-être des gens. On n'imagine pas un homme ou une femme politique qui dirait à ses électeurs : écoutez, moi, mon dessein, c'est que vous soyez moins heureux, que vous vous sentiez moins bien. Cela n'a pas de sens. Le propre d'une démocratie, c'est de promouvoir le bien-être général. Alors, parfois, c'est compliqué, peut-être que pour le promouvoir sur le moyen terme, il faut peut-être en baisser, en diminuer certains aspects dans un plus court terme, où les citoyens savent très bien comprendre ce genre de choses. Mais, c'est ça le thermomètre. Et si je demande à quelqu'un, si je vous demande à vous qui êtes en train de m'écouter quel est votre sentiment de bien-être, en fait, si je veux le connaître justement, je n'ai pas d'autre solution de le connaître que de vous le demander. C'est vous en l'occurrence, vous qui êtes la source de la connaissance. C'est vous qui avez ce thermomètre. Et c'est pourquoi encore une fois, dans une démocratie, le citoyen est le juge ultime. C'est lui qui en fonction de la manière dont il appréhende l'évolution de son bien-être qui va envoyer ou ne pas envoyer, accepter ou ne pas accepter telle décision. Envoyer tel ou tel député, ou accepter ou non telle décision. Donc, ça, c'est fondamental. Même si en tant que citoyen, je ne comprends pas totalement et dans tous les détails ce qu'on me propose, même si on va me manipuler, c'est évident qu'on va me manipuler, OK, mais n'empêche que je vais quand même répondre en fonction de cela. Et même si une politique publique dans ses détails m'échappe, même si on va jouer à l'égard de moi d'arguments d'autorité, etc., je verrai bien au bout du compte si effectivement les décisions publiques qui ont été mises en place par un gouvernement x vont ou non dégrader ou au contraire améliorer la situation qui était la mienne, et puis ce que je peux penser aussi pour la situation des enfants. Je peux avoir un jugement assez complexe, mais j'ai ce thermomètre en moi. Or précisément, ce thermomètre ne fonctionne pas quand on a affaire aux grandes questions environnementales. Je ne suis plus alors la source de la connaissance. S'il y a micro polluants autour de moi, mes sens ne m'en disent rien. S'il y a plus de 400 PPM de molécules de dioxyde de carbone dans l'atmosphère, mes sens ne me diront rien. Si je suis assis sur un petit morceau de plutonium, je m'en sentirai tout à fait à l'aise. Je ne m'apercevrai de rien. C'est toute la difficulté. Mes sens, mon thermomètre interne dysfonctionnent. Cela, c'est la première partie de la difficulté. Et la deuxième partie de la difficulté, c'est que nos difficultés environnementales ont cela de pervers pourrait-on presque dire par rapport à la psychologie humaine, c'est que les mécanismes de dégradations que je peux soutenir, que je peux souhaiter parce que je vais m'y retrouver par d'autres côtés, ne débouchent pas sur des effets immédiats. Ils vont déboucher bien longtemps après sur des effets négatifs qui eux vont toucher mon bien-être. Mais il sera trop tard. Quand mon thermomètre va fonctionner, eh bien, je ne pourrai plus revenir sur les décisions que pourtant, j'aurai approuvées. Autrefois. Et c'est là effectivement, on voit qu'il y a un vrai problème entre démocratie, long terme, difficultés environnementales. >> Nous voici arrivés maintenant à la conclusion. Dans cette vidéo, nous avons montré que le ressort fondamental des démocraties, c'est la représentation, la délégation. C'est en effet le citoyen qui est le juge ultime en démocratie, car c'est lui qui par l'élection choisit ses représentants ou délégués. Le citoyen possède une sorte de thermomètre qui explique le rôle qu'on lui fait jouer en démocratie. C'est lui seul qui ressent ou non l'augmentation de son bien-être. De façon générale, les politiques publiques ont pour dessein d'améliorer le bien-être général des gens. Or, le citoyen est en cette matière la source de la connaissance. Cependant, face aux grandes questions environnementales, les démocraties se heurtent à deux difficultés. Premièrement, le thermomètre du citoyen ne fonctionne plus quand nous avons affaire aux questions environnementales. Le citoyen n'est plus la source de la connaissance, car nos sens ne nous permettent pas de percevoir les problèmes d'environnement. Deuxièmement, les mécanismes de dégradations propres à nos problèmes d'environnement ne débouchent pas sur des effets immédiats, mais sur des effets sur le long terme. Or, lorsque ces effets négatifs sur le bien-être général se feront sentir, il sera trop tard. Le citoyen ne sera pas en mesure de revenir sur les décisions approuvées autrefois. En somme, quand le thermomètre du citoyen va fonctionner, il sera déjà trop tard. Je vous remercie d'avoir suivi cette vidéo. [MUSIQUE] [MUSIQUE]