[MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] Nous avons vu qu'à partir de six, sept mois, les bébés sont capables de de discriminer, de faire la différence entre deux visages qui expriment des émotions différentes. Mais est-ce qu'ils comprennent ? Est-ce qu'ils sont capables d'interpréter les émotions véhiculées par un visage adulte ? Les chercheurs, du coup, ont utilisé un stratagème très original à partir de dix, 12 mois. Ils ont proposé à des bébés, qui sont capables de marcher à quatre pattes, qui sont capables de percevoir si le vide est dangereux ou pas, de savoir si ces bébés étaient capables de prendre une information sur un visage qui exprime une émotion, soit de peur, soit de joie, exprimée par leur maman, et de voir si, cette capacité à discriminer ces émotions, ils pouvaient l'utiliser après pour agir, et donc de décider s'ils pouvaient braver le danger ou pas. Alors dans cette expérience, extrêmement ingénieuse, on propose de mettre un plexiglas, mais l'enfant ne sait pas que c'est un plexiglas, sur une table où le bébé repose. Donc là , il est sur la table. Il est sur le plexiglas. Et il est au bord du précipice. Mais là , pour sa sécurité, le plexiglas recouvre entièrement le précipice. Mais lui, il ne le sait pas. Et il va devoir décider s'il doit traverser ce précipice ou pas, qui n'est pas dangereux, vu le plexiglas, parce que de l'autre côté, il y a sa maman, qui lui envoie soit un signal positif avec un visage souriant, soit un visage qui lui envoie une information négative avec un visage de peur. Elle a le doudou entre les mains. Elle lui fait soit un sourire, soit un visage de peur. L'enfant est de l'autre côté et là , il doit décider s'il traverse ou pas. Et là , quand la maman exprime de la peur, lui envoie un message non verbal de peur, les enfants restent au bord du précipice, n'essaient pas de traverser. Ils ont interprété comme quoi cette information était pertinente et pouvait, du coup, poser des problèmes pour la traversée et donc, ils restent au bord. Quand la maman, par contre, envoie un message positif, un sourire, là , 75 % des enfants traversent et vont chercher leur doudou. Cette expérience montre que les bébés de dix, 12 mois, qui marchent à quatre pattes, qui comprennent le monde, sont capables, bien entendu, de discriminer les deux visages exprimés, les deux émotions exprimées par le même visage de la maman, soit de joie, soit de peur, mais, en plus, ils sont capables de prendre en compte cette information et de décider si, du coup, ils engagent un mouvement pour traverser ce précipice non dangereux ou de ne pas traverser ce précipice. Donc on voit bien que, à la naissance, les recherches ne sont pas très claires. Il semble que les bébés commencent à discriminer les visages émotionnels. À six, sept mois, ils discriminent clairement les visages émotionnels. Et à dix, 12 mois, ils sont capables non seulement de discriminer ces deux visages, mais en plus de prendre en compte ces informations, et de les interpréter, et de décider de traverser ou pas. Donc, de se mettre en danger ou de prendre un risque ou pas. Ce qui ne veut pas dire, par la suite, à six, à 16 ou 18 mois que les enfants vont forcément écouter leurs parents. Tout parent, dans un jardin d'enfant, sait qu'il peut envoyer des messages, par exemple de faire une grimace, de faire de la joie, un sourire ou de la peur, et l'enfant reconnaît parfaitement les expressions émotionnelles de ses parents, mais il peut quand même décider de ne pas l'écouter et de ne pas prendre en compte, et quand même de se jeter à la barre du jeu pour enfant ou de quand même faire du toboggan que la maman juge un peu dangereux ou pas. Et là , on sait bien que ce genre d'expérience est très fréquente dans les jardins d'enfants. [MUSIQUE] [MUSIQUE]