On passe maintenant à la dernière case de notre canevas : la structure des coûts. Celle-ci décrit tous les types de dépenses inhérents à votre projet. Les coûts dépendent de vos activités, des ressources nécessaires et des partenariats stratégiques que vous aurez noués. En général, on distingue deux types de coûts : les coûts fixes et les coûts variables. Les coûts fixes sont les coûts indépendants du niveau d'activité ou des quantités produites. Ce sont les coûts que vous devez prendre en charge pour le bon fonctionnement de votre organisation. Dans l'exemple de Plush and Play, les coûts fixes sont les salaires et le loyer du local. En revanche, les coûts variables varient plus ou moins proportionnellement en fonction du volume de l'activité. Toujours dans notre exemple de Plush and Play, le tissu nécessaire à la fabrication des peluches représente une partie des coûts variables. Plus il y aura de peluches produites, plus il y aura de tissu nécessaire, alors que le loyer du local par exemple ne varie pas. Dans cette partie donc, vous pouvez commencer à définir votre structure de coût et commencer à chiffrer ce dont vous avez besoin, tant pour démarrer votre activité que pour la pérenniser. Cette étape vous aidera à construire votre plan de financement et vos tableaux de trésorerie. Alors, si les chiffres ne sont pas votre fort, n'hésitez pas à vous faire aider par un de vos professeurs ou un organisme d'accompagnement dans votre ville. Même si vous n'avez pas besoin d'être expert, je vous encourage sincèrement à vous familiariser avec les rudiments de la gestion d'entreprise, pour bien maîtriser les aspects économiques de votre projet. Cela vous sera très utile quand votre organisation sera lancée. Écoutons à nouveau Chantal Mainguené nous parler de sa gestion de Môm'artre. "La structure des coûts du projet Môm'artre est la suivante : on tourne avec un tiers de charges et de dépenses en frais variables. J'entends par là les goûters des enfants et le matériel d'animation. Et puis à 88 %, ce sont des dépenses qui sont assimilables à des charges fixes. Parmi celles-là, 60 % correspondent aux dépenses de salaires, la masse salariale. Et puis le reste des charges, ben vous allez retrouver le loyer, les frais de communication, les assurances, le ménage, toutes ces dépenses qui sont liées à l'entretien des lieux. Pour couvrir ces coûts et ces charges, on a plusieurs types de revenus. La première façon de couvrir ça, c'est de faire appel aux familles qui nous confient leurs enfants. On facture notre service, ça correspond à un tiers du budget. Et à deux tiers, on va solliciter d'autres partenaires, notamment les collectivités. J'entends particulièrement les villes, qui nous achètent notre service qu'elles-mêmes ne pourraient pas assurer pour leurs citoyens et leurs habitants, notamment parce que nous sommes en horaires décalés et que ça leur coûterait encore plus cher de le faire elles-mêmes. On fait également appel à la Caisse d'allocations familiales qui a prévu des enveloppes pour financer les centres de loisirs, puisque nous sommes aussi agréés centre de loisirs. Quelques conseils : maîtriser ses coûts, c'est toute une histoire, et c'est une histoire du quotidien. Déjà, quand on démarre, on fait très attention à tout ce qu'on dépense. Il n' y a pas de petites économies. Il faut vraiment faire attention, et on peut faire appel à d'autres systèmes comme du troc, de l'échange. Nous, on a démarré… nos artistes utilisaient nos locaux pour leur travail personnel, et en échange intervenaient auprès des enfants. On n'avait pas les moyens de les rémunérer, ce qui n'est plus le cas. Ensuite, quand cette affaire tourne un peu mieux et qu'on a trouvé son point d'équilibre, on fait très attention à maîtriser tous ses coûts. Alors qu'est-ce que ça veut dire ? Ben simplement, on regarde, on mesure les écarts entre le prévisionnel et le réel. Ça s'assimile à du contrôle de gestion dans n'importe quelle entreprise. Et ça c'est très important. Troisième conseil, c'est de veiller à la fameuse trésorerie, c'est-à-dire de veiller à ce qu'on va pouvoir en banque payer toutes les charges en temps réel et en temps voulu. Ça veut aussi dire qu'on fait attention au respect des engagements de nos partenaires, et de veiller à ce qu'ils respectent les échéances. Voilà ! C'est le grand conseil qu'on peut vous donner, c'est de faire toujours ces allers-retours et de ne jamais oublier ce point-là. " À présent, c'est à vous de jouer ! Pour remplir la dernière case de votre canevas, vous pouvez vous demander : Quels sont mes coûts les plus importants ? De combien ai-je besoin pour lancer mon activité ? Et quelles sont mes charges fixes et mes charges variables chaque mois ? Nous arrivons à présent à la fin de cette deuxième sous-partie. Vous l'aurez compris, les quatre dimensions du canevas que nous venons de voir sont intimement liées. Le choix de vos activités va influencer les ressources dont vous avez besoin. De même, le choix de vos partenaires stratégiques va influencer vos activités clés et donc la structure de vos coûts, et vice versa. Je vous conseille donc de construire plusieurs scénarios afin de trouver celui qui sera le plus pertinent pour votre modèle économique. Vous trouverez à nouveau en téléchargement sur la plateforme un récapitulatif des grandes questions à vous poser. Pour illustrer avec un exemple concret cette seconde partie, écoutons Félix de Monts nous présenter la partie gauche du modèle économique de Social Friday. "Alors, l'activité de Stagiaires sans frontières, elle se décline en trois blocs principaux. Tout d'abord, il y a tout ce qui est le travail d'identification des associations et des missions qui pourront y être réalisées par les stagiaires. Il y a tout un deuxième bloc d'activité qui est celui du sourcing et du recrutement des stagiaires. Et enfin, il y a la dernière partie qui est la formation et le suivi des jeunes dans leur double activité, pour maximiser l'impact social de leurs expériences. À partir de cette activité, on a besoin de ressources. Et donc les types de ressources dont on a besoin, c'est tout d'abord des ressources humaines. Donc, il y a deux personnes à temps plein qui travaillent sur le projet pour le développer, en France notamment, mais aussi coordonner la partie internationale. Après, on a beaucoup de ressources bénévoles, que ce soit des étudiants pour monter des projets, ou des étudiants pour nous accompagner dans le recrutement, ou des étudiants ou des anciens recruteurs. Ensuite, on a besoin de ressources matérielles, donc de bureaux. On développe un site Internet avec un SIRH intégré. Donc, ce sont les principales ressources dont on a besoin pour développer le projet. Un des points clés pour nous, c'est vraiment les partenariats. Comme, a priori, on n'est pas experts du monde associatif, on s'appuie sur une association qui s'appelle Pro Bono Lab, qui est experte dans le conseil et la mobilisation d'étudiants et de membres de l'entreprise auprès d'associations pour réaliser des missions de conseil d'une journée, sous le format de marathon. Et donc, on s'appuie sur leur expertise pour identifier les associations et leurs besoins prioritaires. Ça, c'est vraiment un partenariat stratégique. Et à terme, dans le développement de notre projet, pour sourcer les associations, on pourra aussi s'appuyer sur Passerelles et compétences ou Benenova. Donc ça, c'est les partenariats identification des missions. On a aussi des partenariats pour tous les aspects sourcing et recrutement. Donc, en termes de recrutement, on travaille avec une initiative du master de Sciences Po, qui s'appelle Looking for talents, qui nous a accompagnés dans le développement de nos processus RH, qui mobilise certains étudiants qui sont bénévoles de Stagiaires sans frontières pour réaliser nos recrutements. On a des partenariats en termes de sourcing. Au sein des écoles et des universités, on essaye de développer des partenariats institutionnels avec les écoles, mais aussi des partenariats non institutionnels avec des associations, qui peuvent être des associations étudiantes ou non. Donc, ça peut être des associations comme Enactus, Passeport Avenir… On pourrait développer des partenariats avec Ticket for change, par exemple, pour faire connaître notre programme. Enfin, en termes de structure de coût, notre structure de coût, elle est principalement en termes de charges fixes pour l'instant, pour nous payer des salaires, même si on a des charges variables qui arrivent pour le développement du site Internet, ou des charges qui sont liées au lancement de notre activité. "