Bonjour à tout le monde, bienvenue sur le premier hangout qu'on vous propose dans ce MOOC. Donc, moi je suis Joséphine, co-fondatrice de Ticket for Change, que vous avez sans doute déjà vu j'espère, dans la vidéo du chapitre 2. Donc, on est ici pour ce premier hangout, donc avec les professeurs du chapitre 1 et 2. Bénédicte Faivre-Tavignot que vous avez vu dans le chapitre 1. Frédéric Dalsace dans le chapitre 2. Leur super teaching assistants, Pierre et Elise, et Vanessa, la pro du MOOC côté HEC. Ce qu'on vous propose aujourd'hui, c'est du coup revenir très rapidement sur quelques chiffres du MOOC, pour vous montrer que, voilà, ce mouvement, l'ampleur que cela a pris est assez énorme, et on est super contents de cela. Vous, donc, reprendre vos questions, en fait, les questions principales qui sont sorties sur le forum et y répondre, et puis laisser la main à certaines questions du coup en direct que vous allez nous poser sur le MOOC. Sur le chat, pardon. Du coup, je vais laisser la main à Vanessa, ou plutôt le micro à Vanessa, pour qu'elle fasse un petit recap en quelques chiffres de qui vous êtes, et combien vous êtes à suivre ce super MOOC, et cette super session, tous ensemble. [AUDIO_VIDE] [AUDIO_VIDE] [AUDIO_VIDE] [AUDIO_VIDE] [AUDIO_VIDE] [AUDIO_VIDE] [AUDIO_VIDE] [AUDIO_VIDE] [AUDIO_VIDE] [AUDIO_VIDE] [AUDIO_VIDE] [AUDIO_VIDE] [AUDIO_VIDE] [AUDIO_VIDE] >> Bon, apparemment il y a un problème technique, Joséphine, on n'entend pas Vanessa. >> On ne m'entend pas. Est-ce que c'est mieux là? >> Si, c'est bon Vanessa. >> Bon, alors je reprends sur les quelques chiffres. Alors, donc on est, vous êtes quelques 16 265 participants, et vous venez de 154 pays. En terme de répartition démographique, vous êtes un peu plus de 60 % d'hommes pour 40 % de femmes. Et, vous êtes une population relativement jeune, puisque entre 13 ans et 34 ans, vous représentez plus de, presque la moitié, un peu plus d'un quart entre 35 à 44 ans, et encore un quart, à plus de 45 ans, 65 ans et plus. En terme de répartition géographique, maintenant vous venez de toute la planète, on vous l'a déjà un petit peu dit, donc 154 pays, une grosse majorité malgré tout sur l'Europe, avec 67 % et 40 % sur la France. 15 % en Afrique. 9 % sur l'Amérique. 5 % dans toute l'Asie. Et 3 % sur l'Amérique du Sud. Vous êtes une grosse majorité d'employés, puisque vous êtes presque 60 %, que ce soit en employé plein-temps, ou à temps partiel, et il y a déjà 16 % qui travaillent à leur compte, donc peut-être des entrepreneurs du changement, ou des intrapreneurs du changement, on va voir tout cela. Voilà un petit peu pour la répartition géographique et qui présente un petit peu d'où vous venez. Maintenant, je propose que Joséphine vous parle un petit peu plus de ce qui est organisé autour des ateliers et de tout ce qui est autour de ce qu'on vous a proposé pour vivre le MOOC en physique. >> Alors, du coup on vous l'a dit et répété dans pas mal de mails et sur le groupe Facebook, j'espère que vous >> l'avez lu, une de nos priorités, cela a été de faire en sorte que vous vous rencontriez, au-delà de ce qui se passe derrière les écrans, pour faire vivre, en réel du coup cette communauté énorme qui est en train de se créer partout. Et, on est super fiers et super contents qu'il y ait eu plein de gens qui se soient mobilisés sur les chapitres 1 et 2. Pour vous faire un rapide recap, du coup il y a plus de 25 groupes Facebook qui se sont créés en local, c'est-à-dire qu'il y a plus de 1 000 personnes déjà qui se sont organisées dans le Morbihan Sud, la Suisse romande, l'Asie du Sud-Est, etc, pour se regrouper entre eux et voilà, et suivre ensemble le MOOC. Il y a plus de 15 000 sessions qui se sont organisées. Du moins, c'est ce que vous nous avez déclaré, donc il y en a sans doute plus j'espère, mais en tout cas c'est déjà pas mal, avec plus de 190 personnes partout en France et dans le monde qui se sont regroupées, donc pour regarder le MOOC ensemble. Donc, c'est super fort, parce qu'on est convaincus nous que c'est ce qui donnera envie d'aller jusqu'au bout, et c'est là que vous en tirerez le maximum. Il y a plus de 400 personnes la semaine dernière dans 6 villes de France, qui se sont rendus aux événements qu'on a organisé avec Makesense, le réseau d'entrepreneurs sociaux. Suivre les MKS Rooms et rencontrer des entrepreneurs sociaux près de chez vous. Et enfin, il y a, du coup vous le savez sans doute déjà, plus de 5 500 personnes qui échangent sur le groupe Facebook. Les échanges sont super riches et super intéressants, il y a plein de réflexions et de questions super intéressantes qui sont soulevées, donc on espère que voilà, cela donnera naissance à encore plus de rencontres entre vous, et que vous puissiez, pour que vous puissiez en tirer le maximum. Je vais laisser la main du coup aux teaching assistants, Pierre et Elise, pour présenter les questions qu'on va aborder dans la suite de ce hangout. >> Bonjour à tous. Du coup, je vais poser une question à Bénédicte, du coup qui était la professeur du premier chapitre. Sur le forum, une Mariam qui nous posait une question de savoir qu'entend-on par entrepreneur du changement? Bénédicte, du coup, qu'est-ce qui est votre réponse à cette question? >> Bonsoir >> à tous. Donc, qu'entend-on par entrepreneur du changement? On a donné les définitions dans le MOOC. C'est quelqu'un qui cherche avant tout à résoudre une problématique de société. Un problème que rencontrent les gens ou un problème lié à la nature et qui va le faire en essayant de mettre en place un modèle économique aussi possible, viable, enfin aussi viable économiquement que possible, c'est-à-dire autonome financièrement que possible. Souvent, on a des modèles en réalité un peu hybrides quand même. Et qui va le faire dans une démarche entrepreneuriale ou intrapreneuriale. Alors, c'est vrai qu'il y a une autre question qui était posée, parce qu'on a vu que des participants avaient du mal à évaluer certains des travaux, des portraits là que vous avez trouvé d'entrepreneurs du changement. En se demandant si en réalité c'était effectivement les entrepreneurs du changement. Par exemple, une entreprise de médicaments, quelqu'un qui crée une entreprise de médicaments est-elle un, est-il un entrepreneur du changement? Dans la mesure où évidemment il va permettre de traiter certaines pathologies, certaines maladies, on peut penser qu'il est systématiquement un entrepreneur du changement. On voit bien que cette notion d'entrepreneur du changement, cela va un peu au-delà. C'est un état d'esprit, en fait. Nous, dans le MOOC, on ne cherche pas à promouvoir un label, quelque chose de très très précis, un statut juridique, mais on cherche à promouvoir un peu cet espèce d'état d'esprit, de personnes qui vont être avant tout animées par l'envie de résoudre des problèmes sociétaux, avant même l'idée de faire de l'argent. même si la dimension économique, elle est très présente, elle est un moyen en réalité pour avoir un impact social. Donc, l'entrepreneur du changement, il va avoir cette intention, avant tout de résoudre un problème, qui est un problème de maladie, un problème de pathologie, par exemple dans ce cas précis. On voit très qu'on touche à cette notion d'intention. C'est assez complexe. Mais aussi d'impact, l'intention ça ne suffit pas. Finalement, quel va être l'impact net de cet entrepreneur du changement, au niveau social ou environnemental. Et tout ça se rapproche, en réalité, d'une notion qu'on aime bien au sein de la Chaire Social Business, et j'espère que Frédéric va aller dans mon sens, qui est la notion d'économie inclusive et donc, c'est de se dire finalement, est-ce que l'entrepreneur du changement, c'est quelqu'un qui va chercher, comme dans l'économie inclusive, à apporter un bien et service à tous, un bien et service essentiels, tant qu'à faire, à tous, qui va aussi pourquoi pas chercher à donner du travail ou permettre aux uns et aux autres de créer leur propre initiative, de créer leur propre emploi. Et est-ce que c'est quelqu'un qui va également partager la valeur de manière équitable. Voilà, l'entrepreneur du changement, on va dire, c'est quelqu'un qui cherche, avant tout, à bouger les lignes et qui va le faire dans le sens d'une économie inclusive. [AUDIO_VIDE] Pierre? On a perdu Pierre. >> Non, non, je suis là. Du coup, on passe aux questions du chapitre 2. >> Oui. >> C'est parti. Alors, Frédéric d'Alsace, la première question qui est remontée, est au sujet de la controverse sur la marchandisation des ressources, par les grandes multinationales, et en particulier, dans le cas de l'eau. >> Bonjour à tous. Oui, c'est une très bonne question. On a essayé d'être le moins controversial possible, moins controversé possible dans ce chapitre. Tous les sujets sur lesquels on s'exprime, notamment dans la première partie du chapitre 2, sont des sujets qui sont très très très controversés. Alors, c'est l'exemple de l'eau, qui est pris, c'est un très bon exemple. Sachez qu'au mois de juin, Coca-Cola, par exemple, va être obligé de fermer une usine, en Inde, parce qu'ils étaient accusés d'assécher complètement les territoires, c'est dans l'Uttar Pradesh, en Inde du nord, et ils ont été obligés de fermer leur usine, donc ça prouve que 1, il y a vraiment des choses importantes qui se passent, que 2, l'opinion publique peut amener à faire bouger les multinationales. On n'a pas voulu rentrer, en tout cas dans le chapitre 2, à ce stade, dans des sujets très controversés, on voulait juste faire un panorama des différents problèmes, des différents enjeux, et puis ensuite, on va voir comment est-ce qu'on peut les résoudre. Je pense que c'est vraiment l'état d'esprit du MOOC, c'est-à-dire on n'est pas dans un état d'esprit où l'on veut mettre le doigt sur un certain nombre de dysfonctionnements très précis et faire un tribunal de ce MOOC. L'idée est plus de voir quels sont les enjeux, de voir quelles sont les difficultés et puis ensuite de voir comment nous, chacun d'entre nous, on peut se transformer en entrepreneur du changement. Ça veut dire soit avoir des actions, dans l'eau, ça peut être 1001 fontaines, ça peut être Sarvajal, il y a tout un tas d'ONG, d'associations dans l'eau. Et puis, ça peut être, effectivement, on ne l'exclut pas des actions qui peuvent être intentées contre des entreprises, des multinationales, des entreprises locales qui ont une utilisation, par exemple de l'eau, qui est trop importante. Mais, bon voilà, je pense que notre positionnement, il est plus pour dire, il y a un problème, c'est vrai que je n'ai pas parlé suffisamment, lors du chapitre 2, de la question de l'eau, il y a un problème, il y a un enjeu sur les ressources de l'eau et maintenant une fois qu'on a reconnu cet enjeu, qu'est-ce qu'on fait et comment est-ce qu'on va de l'avant. >> Très bien. Merci. Donc, une deuxième question qui est remontée, était vraiment liée au fait, qu'il y avait beaucoup d'enjeux qui n'avaient pas été approfondis. Voilà, peut-être une certaine frustration. Qu'est-ce que vous pouvez répondre à cela? Donc, notamment par rapport aux discriminations vis-à-vis des femmes, mais aussi aux conséquences environnementales des nouvelles techniques en agriculture. >> D'accord. Alors, mea-culpa, encore une fois. Il fallait quelqu'un pour annoncer les mauvaises nouvelles. C'est tombé sur moi, ils ont décidé que c'est moi qui vais vous expliquer, comment la planète était vraiment en train de brûlée. On a essayé de faire le plus court possible avec Élise, en se disant bon, on va prendre un certain nombre d'exemples, en même temps avoir un modèle qui permet de sérier tous les problèmes, sur les ressources, ensuite le climat, l'espace, ça, c'était souvenez-vous le numérateur, ensuite on a parlé du dénominateur, c'est-à-dire la population, on a, par exemple, pas parlé d'un problème, c'est marrant, parce que ce n'est pas vraiment sorti d'après ce que j'ai vu, le problème tout bête qui est l'augmentation de l'espérance de vie. Alors, non seulement la population augmente mais en plus elle va vivre plus longtemps. Donc, on passe de 7 milliards avec une espérance de vie donnée à 9 milliards avec beaucoup plus d'espérance de vie donc on a beaucoup plus d'années de vie à nourrir et c'est un problème sur lequel on a fait l'impasse. Ensuite, c'est vrai que j'ai sans doute pas assez parlé du problème de la question des femmes et je suis d'autant plus meurtri de ça, qu'on est à la Chaire Social Business/Entreprise et Pauvreté d'HEC, on a des adeptes de de Muhammad Yunus et que Yunus a été un des promoteurs de l'activité économique et l'accès à l'activité économique par les femmes. En fait, quand on regarde en microfinance, ils prêtent à 99 %, ils prêtent aux femmes et il dit en fait que si on prête aux femmes, on a beaucoup plus de chance qu'ils nous remboursent parce que les femmes vont investir dans des actifs productifs, alors que les hommes objectivement, ils vont souvent investir dans la bouteille, pour ne pas dire plus. Donc, effectivement, il y a des chapitres qu'on a sans doute trop édulcorés, il y a des points qu'on a pas pu parler en détail, j'espère que vous voudrez bien nous pardonner d'avoir dû être un peu court sur certains sujets. Il y avait d'autres questions? >> Alors, les questions Débat, donc, dans le chapitre 1, il y avait une question qui était posée aux participants : quel est le message clé que vous retenez de ce chapitre? Eh bien, ce qu'on entend de la plupart des participants au MOOC, eh bien, c'est que c'est possible. C'est la conclusion qu'ils en tirent. En quoi les parcours d'entrepreneurs présentés ont-ils pu vous surprendre? Eh bien, on a entendu des retours comme : je ne sais pas qu'il était possible de partir d'idées simples pour réussir une action positive, dans sa communauté. >> Alors, pour le chapitre 2, les questions donc les questions Débat, les grands thèmes abordés suite aux questions Débat. Alors, il y en a beaucoup, donc, l'éducation, bien sûr, clé, les femmes, je viens d'en parler, et je vous prie de bien vouloir m'excuser si on en a pas assez parlé dans le chapitre 2, les enjeux agricoles, bien entendu, les ressources fossiles, la finitude de l'espace, c'est quelque chose qui a été marquée, là aussi, on a eu pas mal de retour, en voulant en savoir un peu plus, les déchets, etc. Les organisations qui ont été mentionnées, elles sont extrêmement nombreuses, vous pourrez regarder les sites en question, l'École Dynamique, très intéressant, la Fondation L'OCCITANE, Terre de Liens, Frères des Hommes, Utopia, on a parlé aussi de l'Espéranto, qui est quelque chose qui revient, et donc beaucoup d'organisations étaient mentionnées lors des réponses et on vous remercie pour ça. >> On passe à présent aux questions du forum. C'était vraiment génial de voir tous les échanges, qu'il y avait sur les forums, et du coup, pour le chapitre 1, on en a sélectionnées 2, qu'on trouvait intéressantes, du coup que je vous adresse Bénédicte, notamment une question de Mathéa qui monte son projet dans l'éducation. Mais c'est une question qui s'adresse à tous les porteurs de projets. Sans business plan à ce stade, au tout début, on a un questionnement sur la faisabilité de son projet, par où on commence, comment est-ce qu'on envisage le début? >> Alors, dans le MOOC, on promeut beaucoup l'idée d'observation, dans le fameux U, observer, sentir, donc pour démarrer un projet, à mon avis, il faut, avant même de bâtir un business plan, eh bien, vérifier sur le terrain >> qu'il y a effectivement un besoin, bien comprend le besoin, en passant du temps avec les personnes qui sont concernées, et donc, notre recommandation ça serait vraiment de dire : passez du temps simplement avec les >> personnes qui ont exprimées au moins au minimum ce besoin, essayez de comprendre quels sont leurs besoins, quelles sont leurs contraintes, quelles sont leurs attentes, observez aussi, parce que parfois il y a un décalage entre ce qui se dit et ce qui se vit, c'est prendre du temps, c'est s'immerger, >> et puis, à partir de là, de cette observation, viendront les idées et certainement les business plans adaptés. Et c'est vrai dans la suite du MOOC, on vous encourage à aller jusqu'au bout du MOOC parce que les chapitres suivants vont vous expliquer comment bâtir un tel business plan, c'est observer, observer. Vérifier qu'il y a un réel besoin, parce que c'est vrai aussi que l'entrepreneur du changement, c'est quelqu'un qui n'est pas, enfin focalisé sur un produit, qu'il va chercher à vendre, comme on le voit parfois dans le système économique actuel. Mais focaliser sur les personnes, et sur les besoins des personnes. Donc, passer du temps, et puis vérifier évidemment, donc cela, cela va être le chapitre 3, que eh bien que cela répond bien à qui vous êtes, à quels sont vont points forts, etc. Donc, c'est, ma conclusion c'est vraiment d'aller jusqu'au bout du MOOC. >> Super, merci beaucoup Bénédicte. Du coup, il y a une deuxième question d'Audrey, sur votre domaine d'expertise, sur les modèles du bas de la pyramide. Est-ce que ils peuvent résoudre un problème de pauvreté, s'ils ne transforment pas le système dans sa globalité? >> Alors, c'est une vaste question. On voit que les modèles Base of the Pyramid peuvent évidemment voire résoudre un problème très local de pauvreté, je sais pas, par exemple d'accès à l'hygiène. On a souvent dans la Chaire Social Business, on fait venir quelqu'un qui a beaucoup travaillé au Kenya, dans l'accès à l'hygiène dans les bidonvilles de Nairobi. Et, voilà qui a développé justement, en s'immergeant aussi dans le bidonville, en travaillant avec les habitants du bidonvilles, et les acteurs de l'hygiène, qui a développé un modèle économique pour, par exemple de toilettes qui sont nettoyées par des entrepreneurs sociaux du bidonville. Donc, c'est vraiment travailler sur un problème majeur, qui est celui de l'hygiène. Maintenant, ce qu'on a vu c'est que dans le cas de cette entreprise, eh bien finalement, c'était resté à un niveau très très local. Et, que ils avaient développé des tas de choses au Kenya, mais que finalement le reste, par exemple de l'entreprise n'a pas été, n'a pas appris, n'a pas été transformé finalement par cette expérience-là. Alors que dans d'autres entreprises, on voit que c'est l'ensemble de l'organisation qui a mis en place des processus pour apprendre de ce qui se passe, de ce qui se passe dans une initiative par exemple comme le Kenya. Donc là, à l'échelle déjà d'une entreprise, on voit que un modèle Base of the Pyramid peut être ou non en partie un vecteur de transformation, déjà de l'entreprise, je ne dirais pas encore dans la globalité, mais au moins de l'entreprise. À partir du moment où des processus sont mis en place, pour que plein d'acteurs de l'entreprise par exemple viennent visiter ce modèle-là au Kenya ou pas, de manière à ce que les apprentissages soient remontés, diffusés dans l'ensemble de l'organisation ou pas. Ensuite, à un niveau beaucoup plus global, on va dire que c'est vrai que pour nous l'enjeu, c'est de développer à travers ces modèles-là, un autre état d'esprit sans doute, d'économie plus inclusive, comme je le disais tout à l'heure, qui partagent davantage la valeur. Donc, est-ce que ces modèles-là vont transformer le système? Eh bien, cela va prendre un petit peu de temps quand même, soyons réalistes. Mais, on croit beaucoup au pas à pas, et donc c'est en commençant petit que, eh bien petit à petit peut-être le système peut se transformer. À partir aussi du moment où les représentations qui font le système actuel, par exemple le fait que on considère que la seule finalité de l'entreprise c'est de maximiser le profit pour l'actionnaire, eh bien si ces représentations-là changent, et qu'on considère finalement que l'entreprise peut avoir d'autres finalités que simplement la simple maximisation du profit, eh bien on pense que oui, il y a un vrai ferment de transformation plus globale. >> On va passer maintenant aux questions donc du forum qui était liées au chapitre 2. La première est : il y a des demandes d'exemples plus concrets sur l'entrepreneuriat social en Afrique. >> Alors, entrepreneuriat social en Afrique? Il y a beaucoup d'exemples, je vais vous en donner quelques uns et puis ensuite je vous donnerai une adresse où vous allez pouvoir vraiment vous régaler. On peut citer un ancien de la Chaire, Alexandre Castel, qui a développé Station Energy, pour l'accès à l'énergie en Afrique, quelque chose de très très intéressant. Vous pouvez aller regarder du côté de la Laiterie du Berger, de Bagoré Bathily, qui est soutenue par nos amis de danone.communities, qui apporte donc du, Danone a apporté son savoir-faire pour développer des produits laitiers. Vous pouvez aussi regarder du côté de Claude Ariste, au Burkina Faso je crois, qui a développé des coopératives fruits et légumes pour relocaliser la production. Et, moi ce que je vous conseille très simplement, c'est de regarder les pages de Ashoka Sahel. Il y a plus de 80 entrepreneurs, qui sont tous des Ashoka Fellows, et c'est vraiment un régal pour réfléchir aux actions possibles en Afrique. Cela donne vraiment la pêche de regarder tout ce que ces personnes, et tout ce que ces Ashoka Fellows font. C'est vraiment vraiment très, très très sympa. >> Super, merci. La deuxième question est plus liée aux modes de financement de l'accès à certaines ressources. Donc, on peut prendre l'exemple de l'eau. Et il y a une question qui était posée, était : est-ce que c'est l'OMC, donc l'Organisation mondiale du commerce, ou à l'ONU, l'Organisation des Nations unies, d'organiser financièrement, donc l'accès à ces ressources? >> Nous, on ne croit pas. Parce que si vous attendez que ce soit l'ONU, l'Organisation mondiale du commerce qui bougent, eh bien vous ne serez pas des entrepreneurs du changement. Donc, je pense qu'il faut au contraire, se dire, vous savez il y un proverbe, alors il est un peu, c'est, un peu, un peu bizarre, je me permets de le citer quand même. C'est faites comme si vous, tout dépendait de Dieu si vous croyez à Dieu, et ensuite faites comme si tout dépendait de vous, en agissant comme si c'était de votre seule responsabilité. Je crois que c'est très très important de ne pas attendre l'ONU, de ne pas attendre l'OMC, mais de commencer soi-même. Alors, après les différents business models, pour l'eau mais pour tous les accès possibles et imaginables, en fait il y a tous les business models possibles. Et c'est cela qui est intéressant, c'est que dans une certaine configuration, dans certains pays, avec un entrepreneur, avec une coalition d'acteurs particulière, vous avez un modèle qui va marcher, un modèle qui ne marchera pas forcément, alors que, dans un autre pays, alors que le problème est soi-disant le même. Ce qui est très important à comprendre, c'est la distinction entre le client et le bénéficiaire. Vous avez des modèles dans lequel vos clients sont les bénéficiaires. Modèle assez simple, c'est le client qui paye. Il a accès à l'eau et c'est lui qui paye, complètement. C'est, par exemple dans l'accès à l'eau, Sarvajal en Inde, qui est une superbe ONG, 400 emplois, mais qui gagne de l'argent, et qui dit voilà, nos clients vont payer l'eau et on va faire en sorte que l'eau soit la moins chère possible, mais on veut, on veut gagner de l'argent avec l'accès à l'eau. Et puis vous avez 1001fontaines, qui est quelque chose d'un peu différent, qui fait beaucoup plus appel à la donation, à la philanthropie, et qui donc dit, on a nos bénéficiaires, pour l'eau et puis on va essayer d'avoir des clients entre guillemets, des philanthropes qui vont nous aider à faire en sorte que nos bénéficiares aient accès à l'eau. Donc, voilà, beaucoup de modèles différents et je pense qu'il ne faut pas commencer à se dire, il y a un modèle gagnant, quelque soit le problème, quelque soit le pays, parce que cela, cela ne marchera pas je pense. >> D'accord, et peut-être, donc une dernière question, était liée au fait que l'approche qui était présentée dans le chapitre 2, par rapport à la diminution des ressources fossiles, était relativement alarmiste, et que certaines personnes >> ont mentionné le fait que peut-être que les technologies allaient vraiment aider à résoudre, donc la diminution des ressources fossiles, et peut-être que vous avez quelque chose à dire à ce sujet? >> Oui, alors c'est toujours le problème. Soit on dit, dormez tout va bien, la technologie va arriver à résoudre tous vos problèmes, et puis eh bien il y a pas de raisons qu'on fasse autrement demain qu'on fait aujourd'hui. On voit où est grâce à cela. Soit on essaye de regarder les choses d'une façon un peu crue. Et c'est vrai que d'une façon très personnelle, je suis un peu adepte de ce qu'on appelle le catastrophisme éclairé. C'est-à-dire de faire comme si le pire était inévitable, parce que je me dis c'est la seule condition pour l'éviter. C'est de le regarder, de dire voilà ce qui va se passer si jamais on ne tourne pas. Alors, il ne s'agit pas de tourner de 90 degrés d'un coup. Il s'agit de tourner de 2 degrés, 4 degrés, 6 degrés, mais pour cela, je crois qu'il faut regarder les choses en face. Alors, effectivement, c'est toujours la même chose, les gens qui font de la publicité pour la sécurité routière disent il faut surtout pas mettre de sang sur les publicités, il faut évoquer le problème sans le montrer, parce que les gens vont s'habituer, les gens vont s'accoutumer à voir du sang, et puis ils vont pas se sentir bien. Et puis, il y a ceux qui disent, eh bien non, montrez-leur une bonne fois un bon accident, avec du sang partout, et cela va les faire vraiment réfléchir. J'avoue que je suis plutôt, et alors, lisez les bouquins de Jean-Pierre Dupuis, qui est un écologiste, un philosophe en fait, et qui essaye de développer cette pensée du catastrophisme éclairé Faisons comme si le pire était inévitable, il en sortira toujours quelque chose. >> Super. Eh ben, on commence à avoir beaucoup de questions sur la chaîne YouTube, donc super, continuez à les envoyer. Maintenant on va passer à la partie interaction avec vous, avec tous les participants, avec une première question de Titlo : je ne suis pas sûr d'avoir bien compris le concept de base of the pyramid, bas de la pyramide, est-ce que Bénédicte vous pouvez nous rappeler de quoi il s'agit, SVP? >> Donc base of the pyramid, BOP, comme on dit dans notre jargon, ça correspond aux populations au bas de la pyramide, >> et tout ça est issu d'un article écrit dans Harvard Business Review par un certain professeur de stratégie Prahalad. et aussi d'un livre qu'il a écrit là-dessus, intitulé Fortune at the bottom of the pyramid. Finalement, l'idée c'est de dire ces populations, ces 4 milliards d'habitants, qui gagnent en gros, pour la faire courte, moins de 5 dollars par jour, ont en réalité un pouvoir d'achat. Ils achètent même souvent un certain nombre de biens et de services, mais par exemple de biens comme des unités de téléphonie mobile, ou des shampoings, des lessives, en réalité même plus cher, car ils achètent tout à l'unité que des personnes des quartiers aisés, et donc ces personnes-là ont un pouvoir d'achat et constituent en réalité un véritable marché pour les multinationales mais pas que, pour le business en général. Donc c'est la thématique du BOP, sachant qu'en réalité ce qu'on appelle ces 4 milliards de consommateurs, eh bien derrière se cachent différentes réalités, certains disent pour simplifier, il y a trois catégories dans ces populations-là : il y a ceux qui sont en réalité des gens qui vivent avec des revenus faibles mais quand même des revenus, entre 3 et 5 dollars par jour, on appelle ça les low income consumers, les consommateurs à bas revenus. La catégorie d'en dessous, c'est ceux qui vivent avec entre 1 et 3 dollars par jour, qui sont dans la catégorie de la subsistance. Et puis il y a l'extrême pauvreté, ceux qui gagnent moins d'1 dollar par jour, eh bien effectivement ceux-là ça va être beaucoup plus difficile de les toucher, de pouvoir leur vendre des produits et des services, parce qu'en gros ils n'ont pas d'argent. Ils sont obligés de survivre par le système D, l'entraide et en général ils souffrent de graves carences de malnutrition et de beaucoup de problèmes. >> Une deuxième question, plutôt pour Frédéric, est liée à la forme, enfin quelle forme choisir pour lancer son entreprise. Une association, une SARL, une coopérative, donc toutes ces questions autour des statuts juridiques. >> Alors pas si vite! En fait, c'est un sujet qu'on abordera dans le MOOC. On en est au début du chapitre 2, on en est à l'inspiration, prenez votre temps, ne vous jetez pas à l'eau tout de suite. Il y aura ensuite la phase d'introspection, ça sera je crois le chapitre 6, où on parlera en détail au niveau de l'action des différents formes juridiques que peut prendre votre action. Donc, pas de problème de, n'agissez pas trop vite de toute façon, et encore une fois ça va dépendre du contexte de toute façon. Attendez le chapitre 6. >> Donc Bénédicte on a une autre question, >> comment faire pour ne pas être découragé par tous les gens autour de nous qui croient que ce qu'on fait c'est impossible? >> Alors déjà des impossibles on en croise tout le temps, des gens qui sont sceptiques ou voire ciniques, je crois que déjà d'écouter >> des entrepreneurs du changement comme Corentin dans le premier chapitre du MOOC ou tellement d'autres. Ils nous expliquent qu'ils ont transformé des impossibles en possibles. Donc à la limite, quand on entend, c'est impossible, c'est presqu'un défi à relever par un entrepreneur du changement, de transformer cet impossible en possible. C'est ce qu'à fait aussi Anthony Méloteau, croire qu'il allait pouvoir aider des gens des bidonvilles avec heu, des gangs, avec de la drogue, avec des, tous les problèmes de délinquances qu'il y avait dans ces bidonveilles aux Philippines, qu'il allait pouvoir complètement changer la vie des gens qui vivaient dans ces communautés, c'était justement de l'ordre de l'impossible. Eh bien il a montré que c'était possible. À mon avis, quand on entend ça, se souvenir de ces exemples-là, ça aide, et puis les prendre justement comme un défi à relever, je pense que ça stimule aussi. >> Merci, donc la question suivante pour Frédéric, est liée aux banques de données. Est-ce qu'il existe des banques de données en ligne qui permettent d'analyser et d'éclairer l'enjeu sur un domaine donné? Par exemple quelles sont les données autour des inégalités sociales, dans quels pays? Des choses comme ça. >> Juste, moi j'ai unecitation de René Char que j'aime beaucoup sur l'impossible et c'est : l'impossible, nous ne l'atteignons pas, mais il nous sert de lanterne. C'est de René Char et je trouve ça très joli. Donc effectivement repousser l'impossible c'est toujours quelque chose qui va nous permettre de nous éclairer. Sur les banques de données. Alors objectivement, sur le web vous avez des milliards de choses que vous pouvez regarder, moi il y a un site que je voudrais recommander parce que je l'aime beaucoup, c'est planetoscope.com. Je ne sais pas si vous connaissez, mais je l'ai comme favori sur mon ordinateur, et notamment il y a une fonction qui est, dès que vous démarrez il y a une statistique random, surprise, c'est toujours des choses très intéressantes et c'est toujours centré sur des enjeux environnementaux ou des enjeux sociétaux, ça peut être très drôle, ça peut être beuacoup moins drôle mais en tout cas ça vous donne des envies de faire les choses autrement. Sinon il y en a beaucoup d'autres maisil faut procéder en regardant les enjeux qui vous intéressent, et c'est là que vous allez trouver des statistiques spécialisées.Les grandes entreprises publient des choses, les organisations internationales publient des choses, il y a vraiment des choses intéressants. [AUDIO_VIDE] D'autres questions? >> Je vais poser une autre question, après Frédéric, Bénédicte, vous choisissez >> qui la prend, là on a vu beaucoup d'exemples d'entrepreneurs sociaux qui ont fait des écoles de commerce ou qui ont des masters. Est-ce que vous auriez aussi des exemples d'entrepreneurs sociaux qui n'ont pas fait bac+5, est-ce que ça existe? >> Béné, tu prends? >> Ben moi je veux bien citer l'exemple de Pierre Rhabi, >> lui c'est un agriculteur, il a été ouvrier d'abord, j'ai pas l'impression qu'il ait eu un bac+5, même si maintenant il est considéré comme un philosophe, et un sage, et un penseur, et donc il a progressivement développé toute une approche >> autour de l'agro-écologie à partir du terrain. Il ne connaissait rien en agriculture d'ailleurs, il n'avait pas non plus de grands diplômes agricoles, hein. Aussi il y a aussi Soufiane, dans le MOOC, des garages solidaires, qui est, donc vous trouvez également la vidéo dans le MOOC, qui est un très bon exemple d'entrepreneur qui n'a pas non plus nécessairement un bac+5 pour se bouger, pour observer, tout simplement la réalité, les besoins, et comprendre qu'il y a des réponses parfois peut-être très simples à apporter à des besoins qu'ils ont constaté. >> Pour compléter Bénédicte, moi je suis membre du prix Schwab de l'entrepreneur social, et tous les ans c'est organisé par le Boston Consulting Group, des bac+12 et par la fondation Schwab, mais ce qui >> m'impressionne, c'est que les finalistes qu'on auditionne, il y a vraiment du CAP au bac+12. Et que c'est pas forcément quelque chose qu'on regarde, Le bagage théorique, le bagage académique n'est pas la condition de réussite ou la condition de succès. Je vais citer le motto d'HEC, The more you know, the more you dare, le plus vous savez, le plus vous osez, pour m'inscrire en faux par rapport à ce motto, parce que je pense que ce slogan est faux. C'est pas parce que vous savez beaucoup que vous entreprenez beaucoup y'a même des études qui montrent le contraire, c'est-à-dire que les entrepreneurs, entrepreneurs for profit ou entrepreneurs sociaux, ce sont des gens qui osent faire le pas et quelquefois, il vaut mieux peut-être être moins analytique et se lancer en se disant on verra bien plutôt que d'être très analytique parce qu'on a un bac plus quarante douze et finalement se dire y'a dix dangers potentiels, je les ais bien analysés, donc je me lance pas, il est urgent d'attendre. Donc, allez-y, quelque soit votre background, quelque soit le niveau d'études etc., c'est l'envie je crois qui est vraiment important, c'est la connaissance du terrain et puis après ça sera votre ténacité, je crois, qui sera très très important. Si quelque chose marche pas, essayez autre chose. >> Moi, j'aimerais rajouter un petit truc, y'a plein plein d'exemples du coup pour compléter de qu'ont dit >> Frédéric et Bénédicte, y'a plein d'exemples d'entrepreneurs sociaux qui réussissent et qui n'ont pas forcément fait je sais pas combien d'années d'études, on a parlé de Soufiane, y'a le fondateur de Ciel Bleu que vous connaissez peut-être qui a pas fait d'études du tout en management ou en business >> il a fait STAPS pour être professeur de sport et puis finalement il a décidé de monter son entreprise en lien avec le sport et la santé mais il avait pas de compétences particulières business, y'a Arnaud Martin que vous allez découvrir dans le reste du MOOC, qui lui est en train de faire ses étude mais qui a >> commencé à monter son entreprise à 16 ans donc il n'avait pas forcément de bagages, les messages qu'on essaie de vous faire passer c'est justement que y'a pas besoin de formation particulière, on s'en fiche, ça s'apprend sur le tas à partir du moment où y'a la motivation, la persévérance, où on a envie de s'attaquer à un problème, on est convaincu qu'on peut trouver une solution >> et que, ben voilà, on va s'entourer des structures d'accompagnement, des réseaux des personnes qui ont envie d'aider, mais en tout cas, à partir du moment où on a effectivement la volonté ou la persévérance ben voilà, tout le monde peut y arriver et c'est exactement le message >> qu'on essaie de vous faire passer dans ce MOOC. >> Nouvelle question, Bénédicte : on nous demande qu'est-ce qu'il advient des grandes organisations dans ce nouveau visage de l'innovation sociale, est-ce que on serait pas en train d'assister à l'avènement d'une forme du tous entrepreneurs? >> Alors là, on touche sans doute à la notion d'entrepreneurship qu'on emploi, enfin qu'on évoque dans le MOOC, ce qu'il y a de sûr, c'est que souvent on a l'impression que dans les grandes organisations, les individus deviennent un peu des DOers, enfin des exécutants >> donc est-ce que c'est une fatalité, est-ce qu'on est dans une grande organisation on a plus qu'à exécuter les ordres qui viennent d'en haut et, sans trop se poser de questions, on constate que c'est le cas dans certaines organisations en réalité, et en même temps à travers des >> projets type social business ou base of the pyramid, nous très concrètement ce qu'on a constaté c'est des individus qui nous disent ben voilà, moi avant j'étais un exécutant et puis là, maintenant, je suis devenu complètement entrepreneur, je sais pourquoi je me lève le matin et >> j'ai compris que les clients, finalement, c'est pas que des numéros sur un fichier Excel, c'est des personnes j'ai pu passer du temps avec elles, j'ai compris que c'était des enfants au Sénégal qui souffraient de malnutrition et donc, à partir du moment >> où ils sont ramenés aussi à la réalité à travers ces projets-là, eh bien on voit des gens qui se dressent et qui se sentent responsables à nouveau et à nouveaux créatifs, créateurs, entrepreneurs, ayant envie de faire bouger les lignes. Ensuite, évidemment, c'est pas si simple dans la réalité, tout ça suppose des organisations qui ont envie de favoriser ça, donc qui créent des structures un peu protégées, des laboratoires d'innovation ou qui envoient leurs salariés sur le terrain, qui valorisent ce type d'expérience donc, pour que des entreprises, des grandes entreprises, des grandes organisations voient se développer à mon avis, ce qui est même vital pour leur survie, des comportements entrepreneuriaux eh bien, ça suppose quand même des mesures organisationnelles en termes de ressources humaines, en termes de knowledge management, enfin d'apprentissage, d'organisation, peut-être même de stratégie pour que vraiment tout cela se développe et qu'une grande organisation puisse aller au-delà de ses routines et son inertie, un peu inévitable et redynamiser, recréer cet esprit entrepreneurial >> Merci. Une autre question pour Frédéric, qui touche plus à la finance. Une autre personne en live a demandé pourquoi qu'on n'avait pas plus parlé de sujets de finances éthiques comme les banques éthiques ou les monnaies locales avec l'idée sous-jacente que la finance a quand-même mené la société dans le mur et donc pourquoi est-ce qu'on n'en parle pas plus dans ce MOOC? >> Ben là encore, il fallait qu'on choisisse un peu les sujets sur lesquels on voulait parler, alors, pour la finance >> nous dans le certificat business HEC, on a un cours complet sur les sujets de finances on parle de finances solidaires, on parle de microfinances, on parle de tout un tas de sujets comme ça, euh, moi je dirais, je suis modérément optimiste sur le sujet, quand-même, modérément >> c'est le côté un peu obscur, c'est que je vois quand-même beaucoup de choses qui continuent à aller dans la même direction, comme si on avait oublié la crise financière de 2008, mais quand-même, y'a des choses qui se passent, des choses qui sont intéressantes, les finances solidaires se développent >> la responsable ISR se développe, les monnaies locales sont un sujet très très intéressant et c'est vrai que c'est un sujet dans lequel on aurait pu vous amener des exemples d'entrepreneurs qui ont créé des monnaies locales, des SEL,ou des LETS en anglais, des Services d'Echange Locaux >> ou des LETS Locals Exchange Trade Systems C'est très intéressant, pourquoi, parce que ces systèmes créent du lien par définition alors que la monnaie telle qu'on la connait, elle crée pas de lien, en fait, c'est un échange très clair, transactionnel, >> vous me donnez de l'argent et je vous donne le bien, que ce soit un produit ou un service. Alors que les SEL sont des systèmes qui créent du lien. Le SEL, c'est quoi, c'est le je fais quelque chose pour Bénédicte qui fait quelque chose pour Elise qui fait quelque chose pour Pierre, qui fait quelque chose pour Joséphine, qui fait quelque chose pour moi. Et on a chacun nos talents, si, si qui, chacun, même moi, je sais pas où il est mais il faut le trouver, et du coup, on peut aider chacun et en même temps qu'on procure le service, on crée encore un lien, c'est ça qui est vraiment très très intéressant. >> Et on enchaîne avec une question sur vous les profs, pourquoi est-ce que vous faites >> ce MOOC, quelle est votre motivation, en temps que profs d'HEC à participer à ce MOOC? >> Béné, tu commences? >> J'y vais, tu suis, c'est une super aventure honnêtement alors ça c'est le résultat de notre expérience, mais la motivation de départ >> elle est multiple, elle est de donner accès à plus, finalement à ce qu'on enseigne, déjà à travers la chaire et le certificat, et le MOOC, on est sur un sujet d'économie inclusive c'est comme est-ce qu'on donne accès à tous, même de manière gratuite, à l'enseignement >> c'est aussi un peu révolutionnaire évidemment dans notre monde de l'enseignement et donc c'est rentrer dans cette aventure-là de l'éducation pour tous, et puis, c'est participer à cette dynamique Ticket for Change, dynamique très riche, très dynamique et pleine d'énergie >> donc c'était une motivation multiple et au final, alors on n'en est pas à la fin mais nous notre expérience, en tout cas la mienne c'est une belle aventure collective, une manière de co-concevoir ensemble >> avec des acteurs qui ne sont pas nécessairement académiques, qui sont même nos anciens étudiants de l'an dernier voilà, c'est quand même très riche de se dire, voilà, on rentre dans une autre dynamique d'enseignement, d'apprentissage et c'est une super aventure. >> Oui, ben pour compléter Bénédicte moi ce que je voudrais dire et là, je vais étonner personne dans l'équipe, c'est que moi, le MOOC, je savais pas du tout ce que c'était qu'un MOOC, regardez mes cheveux blancs, je vous les montre pour que vous les voyez bien et depuis, je sais pas si je suis le vieux sage, mais en tout cas, je suis à peu près sûr d'être le vieux >> C'est vrai que c'est une aventure extraordinaire, et moi il y a un chiffre qui me paraît très très important c'est dire que chaque année à HEC il y a combien d'étudiants? À combien d'étudiants je peux apporter des choses? Dans notre certificat on a 70 étudiants par an, et là vous êtes 15 000, donc en gros ça fait 200 années d'enseignement d'un coup, et c'est une façon incroyable pour nous de démultiplier l'impact, d'essayer de faire changer les choses par la base, par chacun d'entre nous et non pas attendre que ça vienne du haut. Je pense qu'on s'est retrouvé très vite avec Ticket for Change sur le thème devenez entrepreneurs du changement vous-mêmes, et c'est ça qui nous paraît très important, et nous on a aussi notre travail à faire par rapport à faire tourner les enseignements HEC, faire tourner les grandes entreprises. On essaie de faire ça du mieux qu'on peut, c'est pas toujours facile mais c'est toujours très, très passionnant, c'est exigent et toujours très très passionnant et on est heureux de pouvoir communiquer avec vous ce soir. [AUDIO_VIDE] Il y a d'autres questions? >> Alors j'ai l'impression que malheureusement on arrive à la fin de ce premier Hangout, merci beaucoup à tous du coup pour toutes vos questions. On est désolé pour toutes les questions auxquelles on n'a pas eu le temps de répondre, on a essayé de les regrouper pour satisfaire un certain nombre de personnes, j'espère que du coup on a répondu à la plupart d'entre vous. Il y a pas mal de questions qui demandaient ce qui allait se passer, après, où, comment on choisissait parmi tous ces enjeux et tous ces challenges qu'on a encore à relever. C'est un des points qui sera évoqué dans le chapitre 3, c'est l'introspection, donc après cette phase d'inspiration on est dans l'introspection, c'est comment choisir en fonction de vous ce qui vous intéresse, quels sont vos centres d'intérêt, passions, peurs, motivations, etc., comment identifier l'enjeu, le challenge sur lequel vous avez envie de devenir entrepreneur et celui qui vous motivera pour lancer un projet, celui que vous incarnez au mieux, celui qui a le plus de sens pour vous et votre action future. Donc ce sera l'objectif de ce chapitre 3 avec Nathalie Lugagne et Stéphane Riot, et la prochaine session que vous avez un direct avec vos professeurs ce sera le 16 mars à 19h. Est-ce que dans l'équipe des intervenants de ce Hangout, il y a des choses à rajouter? >> Profitez-en bien, profitez du MOOC, profitez des opportunités, allez-y à fond dans l'introspection, c'est peut-être la phase du bas du U, c'est sans doute quelque chose de très très important. pour comprendre l'enjeu qui vous motive par rapport à tout ça, moi j'espère juste que j'ai pas démotivé tout le monde en disant que des mauvaises nouvelles, dans la première partie du chapitre 2. >> Bénédicte, tu veux rajouter un petit mot? >> C'est une aventure collective pour ceux qui la conçoive, on espère que c'est une aventure >> pour chacun des participants du MOOc, et on vous encourage à aller jusqu'au bout de cette aventure. >> Et il faut aller jusqu'au bout, parce qu'on vous en parle à partir de la phase de passage à l'action, il y aura des prix qui seront remis par les partenaires >> d'HEC et de Ticket for Change pour permettre aux meilleurs projets d'entre vous de vraiment voir le jour, et d'être accompagnés par la suite, mais on vous en dit plus à partir de la semaine prochaine chapitre 4, Passage à l'action. C'est terminé pour aujourd'hui, merci à Élise, Pierre, Frédéric et Bénédicte qui étaient là, merci aussi à ceux que vous n'avez pas vus mais qui ont organisé tout derrière: Vanessa, Francis et Jean-Claude >> Et Joséphine! >> Et moi! Et on se retrouve à la prochaine session le 16 mars en direct à 19h. Merci beaucoup! >> Ciao!