[MUSIQUE] [MUSIQUE] Quand on pense aux questions de financement à la fois nos investissements et notre R et D dans le domaine de la décarbonation, il y a deux choses qu'il faut avoir en tête. Première idée à avoir en tête, c'est que à la fois en termes de produits, on est capable de développer des produits qui sont extrêmement efficaces d'un point de vue carbone, et par ailleurs en termes de process, la plupart de nos process sont techniquement aujourd'hui déjà décarbonables. La difficulté est économique. Si aujourd'hui, je voulais produire un verre zéro carbone avec les technologies d'aujourd'hui, c'est possible, mais ce verre coûte deux fois plus cher. Donc, il faut faire de la R et D, pour soit trouver d'autres solutions technologiques soit être en mesure de réduire le coût des solutions technologiques qui existent déjà. Pour cela, il faut s'assurer que nos programmes de R et D favorisent des projets qui peut-être aujourd'hui n'ont pas le payback suffisant, mais qui demain avec un prix du carbone qui serait plus élevé sur le plan international et donc changerait les conditions de compétitivité entre des solutions très carbonées et des solutions moins carbonées, que suffisamment d'intensité soit mise dans ces projets de R et D. Pareil sur nos investissements. Aujourd'hui, il y a toute une série d'investissements qui n'ont pas forcément le payback suffisant dans les conditions économiques d'aujourd'hui avec ce que l'on peut voir du prix de l'énergie et du prix respectif des énergies carbonées et décarbonées, mais les investissements qu'on réalise aujourd'hui sont des investissements pour 20 ou pour 30 ans, donc il faut arriver à se projeter sur une structure de coût, notamment de l'énergie, de celle qu'on aura dans 10, 15 ou 20 ans. Donc, comment est-ce qu'on anticipe cela? Un des outils, c'est un des outils que Saint-Gobain a mis en place, c'est un prix interne du carbone. C'est un peu se dire quand on va faire un investissement, quel va être le prix du carbone qui pèsera notamment sur les différents types d'énergie dans 15 ou 20 ans? Est-ce qu'on peut l'anticiper dans les investissements qu'on réalise aujourd'hui? Quand on fait la R et D, quel va être le prix du carbone dans 25 à 30 ans? Et donc le prix respectif des énergies? Et l'anticiper aujourd'hui dans la R et D que l'on fait. Donc, on avait décidé d'utiliser un prix du carbone pour nos investissements, qui s'élève à 30 euros à la tonne, et un prix du carbone pour notre R et D, qui s'élève à 100 euros à la tonne. Cela sert à quoi un prix du carbone? Cela sert essentiellement à faire un calcul de payback comparé. On a un investissement dans les conditions d'aujourd'hui, on applique à cet investissement un prix du carbone. On compare et si le payback avec le prix du carbone est suffisamment plus attractif que sans le prix du carbone, on va aller décider un investissement en général complémentaire que l'on n'aurait pas fait dans nos conditions d'analyse de rentabilité habituelles. Dans le cas de la R et D, c'est favoriser par un prix du carbone très élevé, à 100 euros à la tonne, des projets qui ne passeraient pas les premières étapes de R et D, parce qu'ils ont un payback insuffisant dans la manière dont on calcule l'attractivité d'un projet de R et D, on change la hiérarchie par ce prix du carbone de 100 euros à la tonne. Et donc, cela nous aide à décider des affectations budgétaires sur des projets de R et D, qui regardent le sujet d'un peu plus long terme. [MUSIQUE] [MUSIQUE] Pour ce qui concerne la R et D sur des projets par exemple de process décarbonés demain, beaucoup des gouvernements, c'est vrai en Europe, au niveau de l'Union européenne, c'est vrai dans d'autres pays. Ils développent des moyens financiers qui sont conséquents pour aider au développement de nouvelles filières. Je vais donner un exemple qui est la question de l'hydrogène. Donc, ce sont des sujets que nous regardons, pour savoir en tant que Saint-Gobain si nous inscrire dans des programmes gouvernementaux et aller recueillir un soutien financier bien évidemment qui nous aiderait à accélérer un certain nombre des projets que l'on peut faire. Dans certains cas, il y a des dispositifs généraux de soutien R et D comme ils existent en France, qui ne sont pas spécifiquement orientés carbone et qu'on utilise déjà très largement. Mais de plus en plus et probablement dans le cadre des plans de relance qui sont en cours d'élaboration dans un certain nombre de pays, la question de l'innovation et spécifiquement vers la décarbonation va être une composante importante des plans de relance et c'est bien évidemment des sujets que l'on regarde chez Saint-Gobain. Pour ce qui concerne nos investissements, aujourd'hui on sait décarboner techniquement nos process. Le problème est le coût, pas uniquement le coût de l'investissement lui-même, mais aussi le fait qu'une énergie moins carbonée aujourd'hui coûte en général plus cher qu'une énergie carbonée. Donc, le coût de l'opération d'une usine qui est moins carbonée dans beaucoup de cas est supérieur au coût d'une usine carbonée. Donc, la façon de pouvoir accélérer ce type d'investissement et d'opérations moins carbonées, c'est bien évidemment d'avoir un soutien des pouvoirs publics au moment de l'investissement. Et là en général, dans beaucoup de pays, les dispositifs sont en place et probablement dans les plans de relance actuellement, ces dispositifs vont être encore renforcés dans un certain nombre de pays. Ce sont des dispositifs de subvention, d'avantages fiscaux, ou de prêts à des conditions avantageuses. Là où pour l'instant les mécanismes sont bien moins en place, c'est de pouvoir aider au coût des opérations lorsque l'on a fait le choix d'une énergie moins carbonée qui est plus chère qu'une énergie carbonée. [MUSIQUE]