[MUSIQUE] [MUSIQUE] Je suis Chantal Dardelet, je dirige le centre Égalité des Chances de l'ESSEC. L'égalité des chances, c'est de permettre à chaque jeune de trouver sa voie et d'aller au plus loin de ses capacités dans la voie qu'il se sera choisi. Et nos modalités d'action, c'est tout simplement de mettre en oeuvre des programmes opérationnels, des programmes d'accompagnement de jeunes plus fragiles au vu de cette question de l'accès aux études supérieures, qui semaine après semaine se construisent un projet ambitieux, un projet qui leur ressemble, un projet de réussite. La mesure de l'impact social de nos programmes est vraiment quelque chose de très important pour plein de raisons. D'abord, parce que la mesure d'impact social, c'est la meilleure façon pour nous de nous améliorer année après année, en identifiant ce qui marche, en renforçant ce qui marche, en identifiant ce qui marche moins bien, et dans la foulée en apportant les actions correctives. La mesure d'impact social, c'est aussi ce qui permet, bien sûr, de rassurer nos financeurs, de savoir que l'énergie, les ressources qu'ils nous confient seront traduites en impact social prochainement. Donc, d'en faire la mesure est quelque chose d'important. La mesure d'impact social, c'est aussi la chance de bénéficier d'un regard extérieur, d'un partenaire à part entière qui regarde notre programme de près, qui analyse, qui regarde ce qui se joue dans les différentes actions, et qui traduit ça, potentiellement, en conseils, en remarques, en chiffres, en analyses sources de progrès. Alors, la mesure d'impact social, c'est ce qui nous a permis de nous améliorer d'année en année, et c'est aussi ce qui nous a permis d'avoir l'ambition du changement d'échelle, voire de généralisation pour certains des programmes, responsabilité qu'on ne peut pas prendre tant que l'on n'a pas l'engagement que les objectifs visés sont atteints. Un premier exemple de l'impact de la MIS sur le changement d'échelle, notre programme de tutorat étudiant. Une Grande École, Pourquoi pas moi? a fait l'objet d'une thèse de Kévin André, qui a démontré que les tutorés comme les tuteurs tiraient grandement parti de l'accompagnement proposé. Eh bien, c'est parce qu'on a pu prouvé ça qu'on s'est lancé dans un dispositif d'essaimage via la Conférence des Grandes Écoles, pour avoir aujourd'hui une centaine de Grandes Écoles et d'universités qui développent des programmes de même nature, et c'est aussi ce qui nous a rendus légitimes à contribuer à la politique publique des Cordées de la réussite, par exemple, qui aujourd'hui accompagnent quelque chose de l'ordre de 92 000 jeunes. Alors la mesure d'impact social peut conduire à des surprises. J'ai en tête, là encore, dans l'évaluation du programme de tutorat, le constat que l'impact sur les tuteurs était bien plus important que celui que l'on imaginait. On ne doutait pas d'un impact fort sur les tutorés, sur les bénéficiaires. On se rend compte qu'on avait sous-évalués l'impact sur les étudiants tuteurs. La conséquence que cela a eue sur nos étudiants et sur notre école, c'est qu'en réalité, on a, suite à ce constat des compétences développées par les étudiants dans le tutorat, eh bien on a intégré, finalement, cette expérience dans le cursus académique des étudiants. On a mis en place, dans la formation des étudiants, la possibilité de développer telle et telle compétence de type leadership ou autre par une expérience de tutorat. Donc on fait d'une pierre deux coups. Officiellement, formation des étudiants en même temps qu'on fait avancer un certain nombre de jeunes dans leur propre parcours. Les facteurs clés de succès d'une évaluation, c'est tout d'abord d'être clair sur les objectifs attendus. Savoir pourquoi on évalue et ce que l'on va faire de cette évalutation, c'est déterminant, ça évite les mauvaises surprises, ça permet de savoir où on va. Deuxième facteur clé de succès, se mettre d'accord et choisir l'évaluation qui nous semble la mieux adaptée. J'ai eu un cas où la méthode d'évaluation avait été imposée, ce n'est pas une bonne idée. Ça n'a pas marché, d'ailleurs. Troisième facteur clé de succès, c'est la question de la confiance. Pour moi, l'évaluateur doit être un partenaire à part entière. Ça ne veut pas dire quelqu'un qui va infléchir ses conclusions pour des raisons de sympathie ou autre, mais l'évaluateur est vraiment quelqu'un à qui on peut tout dire, exposer la réalité des faits, la réalité des chiffres, la réalité des situations, que l'on peut inviter au coeur même du réacteur pour qu'il s'impacte vraiment de la réalité du dispositif, et pour qu'il ait tous les éléments pour vraiment regarder ce qui se passe et ce qui sort vraiment de ce dispositif là , toute partie prenante confondue. [MUSIQUE]