[MUSIQUE] [MUSIQUE] Parmi ce vaste écosystème des investisseurs à impact que je viens de vous présenter, il est crucial pour un entrepreneur à impact de savoir vers quel type d'investisseurs s'adresser. La catégorisation impact first/finance first est surtout conceptuelle ; elle permet de se repérer dans l'écosystème des investisseurs à impact, mais il faut reconnaître qu'elle n'est pas très pratique. Je vais donc vous proposer une catégorisation des investisseurs à impact qui pourra, je l'espère, vous offrir un peu plus de visibilité. En tant qu'entrepreneur, vers qui faut-il se tourner pour obtenir un soutien financier et stratégique en adéquation avec sa situation, son projet et ses valeurs? Eh bien un investisseur à impact se définit avant tout par sa thèse d'investissement : outils de financement, stade de développement, ticket moyen, localisation géographique, secteurs, statut juridique éligible, attente de rendements financiers et extrafinanciers. Cette thèse d'investissement permet à l'entrepreneur d'évaluer si ses besoins et si sa stratégie d'impact correspondent à ceux de l'investisseur en question. En outre, le portefeuille d'investissement de l'investisseur offre un panorama des entreprises qu'il accompagne déjà , ce qui peut être intéressant à analyser pour l'entrepreneur ; celui-ci pourra ainsi savoir quel profil d'entreprise, quelle nature, quelle catégorie d'entreprise l'investisseur finance, et donc quelles expertises particulières cet investisseur a pu développer. La thèse d'investissement se décline de la manière suivante. Les outils de financement, à savoir le capital, les obligations, ainsi que les autres titres de quasi fonds propres sur lesquels nous reviendrons dans le chapitre suivant de ce MOOC concernant les modalités de l'investissement à impact. Ensuite, il y a le stade de développement. Nous distinguons notamment les fonds de capital risque dédiés à la phase d'amorçage et de changement d'échelle les fonds de capital développement qui sont dédiés à de secondes phases de croissance, et enfin les fonds de capital transmission qui sont, eux, dédiés au passage de relais entre une équipe de gestion et une autre, par exemple, lors d'un départ en retraite. Ensuite, il y a le ticket moyen. Selon les fonds, les investissements peuvent varier de quelques dizaines de milliers d'euros à plusieurs millions ou dizaines de millions d'euros. Autre élément de la thèse d'investissement, la localisation géographique. Certains fonds français ne financent que des entreprises localisées en France, tandis que d'autres ne ciblent que les entreprises installées en Afrique, par exemple. Les secteurs d'activité. Certains fonds sont dits spécialistes et sont liés à quelques secteurs de l'activité économique, tandis que d'autres seront généralistes. Dernier point, comment fonctionne un fonds d'investissement? Comme il s'agit de la forme la plus répandue de l'investisseur, nous allons vous en expliquer le fonctionnement de manière schématique. Tout d'abord, quand on parle de fonds d'investissement, il faut en réalité distinguer la société de gestion et le véhicule de placement qui, lui, correspond bien à un flux. La société de gestion est mandatée par des investisseurs qu'on appelle les souscripteurs, ou LPs pour Limited Partners en anglais, pour investir et gérer un véhicule de placement. Ce véhicule est d'une durée limitée avec, en règle générale, une période d'investissement et une période de désinvestissement. Mais il existe aussi des fonds que l'on appelle evergreen, c'est-à -dire sans limite de temps, avec la possibilité d'investir de manière illimitée les fonds dans une logique de recyclage du capital. Il est également caractérisé par une thèse d'investissement qui va guider la société de gestion dans la sélection des cibles. Il est régi par une certaine gouvernance, notamment concernant la validation des choix d'investissement, en principe via un ou plusieurs comités d'investissement, et le suivi des participations via un reporting semestriel ou annuel. Pour abonder le fonds, la société de gestion doit convaincre des souscripteurs d'investir, entrer en relation avec eux et maintenir le lien, ce qu'on appelle la relation investisseur. La société de gestion comprend généralement des chargés de relations investisseurs, des chargés d'investissement et/ou analystes qui sont les interlocuteurs principaux des entrepreneurs et qui vont s'occuper, d'abord, d'identifier puis d'analyser les opportunités d'investissement, et ensuite de suivre chaque investissement une fois placé en portefeuille jusqu'à sa sortie, et, dans le cas spécifique des fonds à impact, des personnes également en charge du suivi de la stratégie d'impact. Ces personnes réfléchissent à cette stratégie d'impact et à la stratégie d'impact du fonds, réalisent une veille des sujets et enjeux à impact pour pouvoir actualiser cette stratégie dans le but de maximiser les impacts du fonds. Ces collaborateurs vont également travailler à la mesure et à l'évaluation d'impacts, à la fois des entreprises qui sont en portefeuille, mais aussi du fonds lui-même en proposant des axes de développement et d'amélioration. Derrière ce fonctionnement type se cachent évidemment de nombreuses disparités selon le type d'investisseur, et en particulier, si l'on parle d'investissement en dette ou en fonds propres. En effet, un prêt est moins engageant, puisque moins risqué, qu'une prise de participation au capital et requiert donc un travail d'analyse et ensuite de suivi souvent moins important. Un investisseur en fonds propres achète, lui, l'avenir et une promesse de développement, tandis que celui qui prête achète le présent avec un futur lui permettant d'être remboursé.