[MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] L'entreprise traditionnellement peut se définir comme une entité économique, juridiquement autonome, qui produit et fournit des biens et services à des clients ou usagers en contrepartie d'un prix. Pour atteindre ce résultat, l'entreprise a donc été, dans un premier temps, conçue comme un système avant tout productif qu'il s'agit d'optimiser ou de rationnaliser à travers un certain nombre de règles et de contraintes en ayant notamment recours à des principes et méthodes d'inspiration scientifique ou mécaniste issus des théories traditionnelles en management autour d'auteurs majeurs tels que Taylor, Fayol ou encore Max Weber. On peut ainsi caractériser l'entreprise traditionnelle autour des principes suivants. Tout d'abord, l'unicité de commandement de direction qui évite les risques de confusion et de dispersion en ayant un seul référent en matière de commandement. On peut également citer la coordination hiérarchique où les relations entre dirigeants et collaborateurs sont codifiées dans le cadre de relations verticales. La centralisation des décisions mais aussi la supervision et les mécanismes de contrôle avec un contrôle strict et systématique du travail effectué. Également, la spécification des tâches et des fonctions où chaque poste, tâche et responsabilité sont définis avec un profil de compétences dédié. Également, la standardisation des process à travers des règles, codes et méthodes définis de façon précise. Enfin, la séparation entre le travail de préparation et celui d'exécution. L'entreprise traditionnelle se présente dès lors comme un système organisé et hiérarchisé, réparti en fonctions clés dont l'objectif final est le développement continu des activités et la productivité ainsi que la recherche de stabilité interne à travers un système de rémunération acceptable et équitable. Mais cette vision de l'organisation en silos, hiérarchisée, s'est progressivement heurtée à une autre réalité marquée par des changements profonds de l'environnement qui ont mis à mal certains fondements de l'organisation traditionnelle. Désormais, loin de pouvoir anticiper et à fortiori maîtriser l'ensemble des activités, l'entreprise doit faire face à un environnement dynamique, incertain, complexe, mondialisé. Dynamique compte tenu des évolutions techniques et technologiques qui rendent plus difficile la reproduction des expériences et pratiques passées. Incertain compte tenu de la permanence des changements qui limitent les possibilités d'évaluation et de prévision. Complexe également en raison de la multitude des données à traiter qui réduit bien souvent la capacité à analyser des phénomènes observés. Enfin, mondialisé, ce qui demande de la part des entreprises une ouverture plus grande, une meilleure réponse à une concurrence désormais internationale et nécessite bien souvent l'apport de ressources extérieures à travers différentes formes de coopération compte tenu du dimensionnement des activités. C'est ce que des entreprises comme Kodak ont appris à leurs dépens sur le marché par exemple de la photo numérique, en prenant notamment conscience qu'une organisation, aussi puissante soit-elle, qu'une gestion interne des ressources aussi forte soit-elle, ne peuvent à elles seules faire face à un environnement dynamique et ouvert, source de menaces mais également d'opportunités. De tels changements ont par conséquent conduit à repenser les modèles d'organisation des entreprises avec un changement de paradigme caractérisé par le développement de systèmes plus ouverts, structurés autour de six dimensions constitutives de l'entreprise de demain. Tout d'abord, le collectif où l'on part du principe que les salariés ont des capacités, de l'intérêt pour leur travail, un sens des responsabilités et une envie réelle d'être associés au projet de l'entreprise. Le connecté car fondé sur des échanges et des interactions multiples et variés en temps réel et hors des frontières de l'entreprise qui conduit à profondément modifier les pratiques de recrutement, de formation et de management, comme on peut déjà le voir dans des entreprises comme Sony ou Walmart. Le collaboratif dans la mesure où l'engagement, la coopération et la valorisation des différences se substituent aux principes de division du travail, de contrôle direct et de conformité sociale. Cela passe notamment par le développement des espaces de coworking mais également de corpoworking créés pour les entreprises mais aussi pour des publics extérieurs. On peut citer encore le créatif axé sur des questions d'apprentissage et d'innovation où l'on encourage l'initiative et l'expérimentation. Le culturel également à travers un management par les valeurs où il s'agira de valoriser à la fois la diversité des profils mais également la compatibilité culturelle et motivationnelle des candidats comme l'ont très bien montré des entreprises comme Monkey tie. Enfin, le critique avec une exigence de plus en plus grande pour les questions de responsabilité sociale et sociétale et les enjeux éthiques. L'entreprise de demain se présente donc comme un système ouvert et interconnecté, où la valeur est à rechercher dans l'expérience des clients, des utilisateurs et des collaborateurs. On s'achemine par conséquent vers des organisations en mode projet, fédérant des équipes internes et externes, où la finalité est d'apprendre à apprendre en permanence dans une vision test and learn, et pas simplement d'appliquer et d'exécuter. Néanmoins, il serait une erreur de voir dans ces nouvelles tendances une uniformité des méthodes et des actions. En effet, si chaque entreprise est désormais confrontée à ce changement de paradigme, il n'y a pas non plus de méthode universelle. Il importe à chaque fois de tenir compte de la diversité des marchés et de la spécificité du contexte de chaque entreprise. [AUDIO_VIDE]