[MUSIQUE] [MUSIQUE] Vous vous souvenez de cette belle citation de Schumpeter, que nous avons déjà vue? L'innovation est une mer dont la carte n'a pas été dressée. Ce qui signifie que l'on part vers la mer numérique sans savoir vers quel rivage nous allons aboutir. En effet, on peut observer, en ce début du XXIe siècle, à partir des années 2020 en particulier, que toute une kyrielle d'innovations est en train de se réaliser et va aboutir pour développer encore la société dans de nouvelles directions. On va parler de trois innovations particulières, innovations génériques très, très fortes. La première, c'est l'internet de objets. L'internet des objets, c'est le fait que tous les objets que l'on souhaite seront identifiés par une adresse IP. Ça peut être des maisons, des valises, des frigidaires, des animaux, tout ce qu'on veut : on aura une adresse IP et on pourra savoir où est cette valise, puisqu'elle sera géolocalisée et on pourra éventuellement interagir avec elle. Juste un petit point technique que je voudrais vous faire connaître : ce qui permet cet adressage de tous les objets, c'est un protocole qui s'appelle l'internet protocole IPv6. Il faut savoir que le protocole précédent, qui était le protocole internet IPv4, n'était pas suffisant parce qu'il ne permettait pas, pour des raisons techniques, d'avoir suffisamment d'adresses. Dès 1998, on a commencé à réfléchir à un nouveau protocole, c'est celui qui commence à être largement répandu et en vigueur, c'est l'IPv6 et, avec l'IPv6, on peut dire qu'on peut avoir autant d'objets qui ont une adresse internet que l'on veut. Donc ça, c'est une première innovation structurelle importante. La deuxième innovation importante, c'est l'intelligence artificielle. L'intelligence artificielle, elle est finalement préparée déjà après la Seconde Guerre mondiale par les travaux d'Alan Turing, et aussi par des travaux qui ont été faits par Marvin Minsky du MIT. Alan Turing écrit, en 1950 : je crois que, dans une cinquantaine d'années, il sera possible de programmer des ordinateurs pour les faire si bien jouer au jeu de l'imitation, pour imiter des hommes en d'autres termes, qu'un interlocuteur moyen n'aura pas plus de 70 % de chances de procéder à l'identification exacte au bout de cinq minutes de questionnement. Donc, des machines qui pourront se substituer aux hommes, en quelque sorte. Marvin Minsky précise l'intelligence artificielle en disant : c'est la science qui consiste à faire faire aux machines ce que l'homme ferait moyennant une certaine intelligence. Nous en arrivons à la troisième innovation majeure : le big data. En fait, le big data va récupérer des données issues de trois types de communication. Des communications people to people, donc ça, ce sont des gens qui échangent entre eux. Ils peuvent échanger des SMS, des e-mails, des blogs, ils peuvent échanger des informations sur les réseaux sociaux. Tout ça, cela fournit des données, people to people. Deuxième donnée qui arrive à disposition des informaticiens, si l'on peut dire, c'est les communications people to machine, les échange entre les gens et les machines. Par exemple, c'est le e-commerce : quand vous achetez quelque chose sur Amazon, vous travaillez avec une machine et ça produit des données ; quand vous retirez de l'argent avec votre carte de crédit, c'est la même chose ; quand vous regardez votre télé digitale, on sait que vous avez regardé tel programme. Enfin, il y a la communication autonome : la communication machine to machine. Ça peut être quoi? C'est tout simplement des GPS qui vont donner des informations à d'autres machines, ça peut être des appareils médicaux qui vont communiquer entre eux pour dire que tel individu a un problème, mais vous n'êtes même pas au courant, ce sont des machines qui peuvent communiquer entre elles ; de la surveillance avec des webcams, etc. Donc on voit qu'avec ces trois innovations, on entre dans une nouvelle ère qui commence seulement à poindre, et on a notamment du big data. Le big data, il va s'appuyer sur cinq V, qui sont les bases du big data, à savoir : le volume, le big data, il fonctionne avec un grand volume de données ; la vélocité, c'est-à -dire que les données sont actualisées en permanence ; la variété, on a toutes sortes de données qui proviennent de multiples domaines ; la véracité, il faut que les données soient de qualité ; et enfin, la valeur, la performance, la pertinence des données. Certains travaux ajoutent même un sixième V, qui est la visibilité ou la visualisation des données, c'est-à -dire que les données doivent pouvoir être représentées sous forme d'infographies, etc., par exemple, ou de datas sur des cartes géographiques, toutes sortes de possibilités de ce type-là . Ainsi, ce triptyque, internet des objets, big data, intelligence artificielle, annonce ce que certains ont appelé la singularité. La singularité, c'est une évolution telle que l'Homme commence à être dépassé par la machine. C'est à la fois une utopie et puis partiellement une réalité. Évidemment, on voit bien les limites avec la crise du coronavirus parce que, tout à coup, on a pris conscience de nos limites. Mais le numérique, ce n'est pas seulement des technologies : c'est aussi du social, du social media. On l'a vu avec ce qui était annoncé avec le Cluetrain Manifesto, et vous avez une illustration qui émane d'un des auteurs les plus connus sur les médias sociaux : c'est une diapositive qui est proposée par Fred Cavazza. Vous voyez que cette diapositive montre l'explosion incroyable de médias sociaux, qui sont aujourd'hui accessibles à tout le monde. Cette multiplicité de médias sociaux permet en effet de publier, de partager, de collaborer, d'entrer en réseau, de discuter, d'échanger des messages. Vous avez sous les yeux le Social Media Landscape, le paysage des médias sociaux, des dizaines, des centaines de médias sociaux. On comprend peut-être mieux que l'annonce de McLuhan, qui, en quelque sorte, prophétisait le fait qu'un jour, un appareil pourrait prolonger l'Homme à travers ses mains, que cet appareil, finalement, c'est clairement le smartphone. Une nouvelle ère des médias est aujourd'hui en place avec notamment des médias sociaux. Cette nouvelle ère avance sur cette triple dimension : technologique, économique et sociétale. En conclusion, dans cette séquence, nous avons défini trois grandes technologies génériques qui sont en cours de développement : l'internet des objets, le big data et l'intelligence artificielle, et les médias sociaux sont encore en train de se réinventer chaque jour pour proposer de nouvelles applications avec tous les jours des innovations pour dessiner cette mer que l'on ne connaît par encore très bien mais vers laquelle on se dirige. [MUSIQUE] [MUSIQUE]