[MUSIQUE] [MUSIQUE] Pour moi, d'emblée comme ça, construire une alliance sur un territoire, c'est au départ quelque chose qui me fait un peu peur. Par contre, si on démystifie un peu la question, en se disant que peut-être on a des objectifs communs et qu'on va cheminer ensemble vers ça, mais n'y allons pas seuls et je pense que l'une des forces, c'était de ne pas aller tout seul, c'est que nous avions les uns les autres quand même pensé à créer un groupe de pilotage, puisque pour notre projet, on a un groupe, on a un cluster qui s'est réuni très régulièrement, qui associe nos entreprises, nos techniciens, qui associe le labo, mais qui associe aussi les pouvoirs publics ou les financeurs publics qui ont un intérêt et qui ont aussi un intérêt autour du bassin de vie. >> Globalement, c'est des apprentissages qui nous permettent d'avoir des solutions meilleures que si on avait travaillé chacun de notre côté >> sur des sujets où c'est juste pas possible de travailler chacun de son côté finalement. >> Aujourd'hui, c'est intéressant sur ce projet en particulier d'alliance, c'était aussi de faire partager. On partageait des documents, des découvertes qu'on faisait les uns et les autres sur tel et tel sujet. C'était assez intéressant d'avoir ce retour. Les retours de Solivers quand ils avançaient sur leurs projets en nous faisant un retour sur telle découverte qu'il avait faite sur leurs bûchettes, et ainsi de suite, de partager sur les résultats que nous, on pouvait avoir, et d'avancer en parallèle. >> Aujourd'hui, on a des solutions techniques qui existent. Ce qu'on a en plus par rapport à ce qui existait au démarrage, c'est qu'on a un climat de confiance. >> Oui c'est, on va dire, la contamination en interne de la culture d'entreprise. Il faut que ça remonte jusqu'aux instances de direction pour qu'elles intègrent ça dans leurs stratégies, ce qui n'est pas forcément évident. C'est vrai que le diagnostic qu'on a fait avec le Laboratoire des partenariats du RAMEAU, ça nous a permis de mettre un peu perspective des initiatives peut-être isolées, locales, qu'on avait testées, avec une stratégie d'ensemble, en se disant il faut qu'on s'ouvre beaucoup plus, que les pistes d'innovation, de nouveaux marchés, on pouvait aussi les trouver en s'ouvrant à des entrepreneurs sociaux, mais aussi aux universités ou à d'autres parties, les citoyens, les collectivités, peut-être plus aussi nous travailler avec les pouvoirs publics, avec nos clients, collectivités. Aujourd'hui, l'enjeu en interne, dans un groupe comme le mien, c'est de faire prendre conscience à des responsables d'agences en local, dans les différents départements, qu'une fois qu'on a fait notre prestation de délégation de service public qui dure à peu près huit ans, une fois qu'on a fini ce contrat-là, si on se borne à bien travailler, même à travailler de manière excellente, on sera félicité. Par contre, si on arrive à tisser des liens sur le territoire et à avoir un autre impact sur le territoire que juste notre excellence technique, là on aura tout compris, et on aura réussi à avoir une vraie valeur ajoutée, mais pour le territoire. >> On s'appuie sur notre connaissance des projets de l'économie sociale et solidaire sur le territoire où effectivement des gens de nos équipes qui financent les projets, les accompagnent, >> connaissent bien les projets et connaissent bien les problématiques et donc à un moment donné, c'est de se dire il y a des enjeux communs, même si on ne voit pas la solution, on sait que la solution, elle est à co-construire. C'est arrivé sur des partenariats où l'entreprise nous recontacte deux ans après, parce qu'au moment où on la connecte à un projet, c'est peut-être trop tôt, donc il faut attendre. Cette notion de temporalité est importante, parce que c'est pas toujours la même au même moment, dans les deux organisations et donc c'est de trouver le bon tempo aussi. >> Donc, les questions qu'on avait à mûrir chez nous, en interne, c'était si maintenant on va >> travailler avec ce grand groupe, avec des déchets qui n'ont pas bonne presse, il faut se dire les choses telles qu'elles sont, on peut peut-être apporter quelque chose à des collectivités locales, mais il fallait bien garder notre stratégie >> de marché, chacun fait son métier et ensemble, on en fait un nouveau. Une fois qu'on avait compris tout ça et intégré toutes ces questions, là on a l'adhésion au sein de nos entreprises, chez vous, chez nous. C'est là qu'on permet, ça nous permet d'avancer et de se dire ensemble, on crée un nouveau marché, un mélange de nos deux produits, à destination spécifique, non pas des particuliers, mais à destination spéciale, spécifique, des entreprises grandes consommatrices de calories ou de collectivités. Au bout d'un an et demi, effectivement, certains diront que c'est très long, je dirais c'est sûrement très long, mais c'est le temps nécessaire pour avoir l'adhésion autour de nous, parce que chacun de nous défend des valeurs et ces valeurs pour le troisième projet qui devient commun, il faut que les valeurs soient communes, partagées et acceptées par tous nos entourages. La question du dépôt de brevet a été financée pour notre entreprise partiellement ou à 50 % par la BPI, et donc par la suite, pour transformer ce brevet, respecter nos fonds propres, mais pour transformer un brevet qui va chercher assez loin du point de vue technique, et le rendre utilisable par des personnes à besoins spécifiques, il a fallu du temps, il a fallu rajouter à ça une recherche didactique qui elle a été financée par un programme d'innovation sociale, qui était financé par la région Alsace. >> De notre côté, au niveau des financements, à partir du moment où on était arrivé >> à un projet qui pouvait potentiellement déboucher sur un nouveau marché ou une alternative, nous ce qu'on a fait en interne, c'est qu'on a présenté le dossier, puisqu'on est organisé par la direction de l'innovation au niveau de la branche Eaux, puis de la branche de Suez dans son ensemble, donc on a défendu le projet devant >> les entités nationales de l'innovation de Suez Eaux pour essayer de décrocher des subventions et on est passé également au niveau supérieur, c'est-à-dire Suez, pour des projets de plus grande ampleur où on avait fait la demande d'avoir des financements à la fois pour l'équipement en tant que tel, c'est-à-dire de passer du prototype >> à un équipement plus industriel et en finançant également la partie test en laboratoire. Ce qu'on nous a attribué, c'était uniquement la partie test en laboratoire qui était quelques dizaines de milliers d'euros, pour faire tous les tests et mener tous les tests en laboratoire de combustion, etc. On nous avait dit, on attendait les résultats pour voir si on passe l'étape suivante. >> Le Labo des partenariats apporte un soutien plutôt technique et puis de mise en œuvre du partenariat. Par contre, on est en capacité de mobiliser nos outils financiers d'Alsace Active, donc les outils de France Active, qui permettent de financer l'émergence de projets ou développement d'activités. >> Les impacts sont mesurés auprès des publics cibles, auprès de la formation, auprès des gains, entre guillemets, pour la collectivité, du point de vue environnemental. Il y a également des impacts qui sont mesurés auprès des chefs d'entreprises. >> C'est vrai qu'on a cette même problématique d'essayer de mesurer l'impact, c'est pas forcément évident de mesurer l'impact des activités ou des actions qu'on mène, ça devient de plus en plus indispensable parce qu'effectivement, quand on est dans des recherches de partenariats, >> il faut mettre aussi un certain nombre de moyens derrière et effectivement dans des groupes ou même dans une entreprise, on doit rendre compte aussi de ce qu'on fait, quelle est la valeur ajoutée. C'est souvent difficile à mesurer parce qu'il y a plusieurs aspects. Il y a d'une part l'activité qu'on peut développer, que ce soit au niveau de l'insertion, du handicap qui peut être mesurable, des heures d'insertions créées, de travail, des heures de travail créées, cela peut être une chose, mais après en termes d'image, en termes d'ancrage, comment est-ce qu'on mesure, c'est toujours compliqué, mais je pense qu'il faut qu'on se force à le faire. Aujourd'hui, on ne l'a pas beaucoup fait. Mais il faut qu'on se force à le faire, ne serait-ce que pour rendre audible et lisible les actions qu'on mène vis-à-vis de l'extérieur. >> Nous, sur certains partenariats, on a évalué la valeur ajoutée partagée, la création de valeur ajoutée partagée, donc ce que ça rapporte à la fois, >> ce que vous évoquiez, pour l'entreprise, pour l'association, pour la collectivité. Là, il y a deux choses qu'on peut évaluer, il y a l'évaluation du partenariat en tant que tel, parce qu'on s'aperçoit que les gens travaillent ensemble, ça donne des fruits, mais après on atteint un certain plafond de verre, parce qu'il y a des habitudes qui se prennent et alors que de l'extérieur, on pourrait se rendre compte qu'il y a d'autres choses à exploiter ensemble et après de l'impact vraiment auprès des bénéficiaires. >> Je pense que cette question de mesure d'impact, elle est absolument essentielle, notamment pour le futur, pour convaincre des gens et des financeurs à >> suivre les démarches. Aujourd'hui, ça s'appelle bêtement de la traçabilité aussi. C'est intéressant de se donner les moyens. Je pense, un projet, pour le conduire, il faut se donner au départ les moyens d'évaluer. Alors, ça peut être des choses très simples. Au départ, on commence avec la satisfaction, mais après on a aussi des mesures d'impacts extrêmement concrètes qui sont au-delà de la satisfaction du bénéficiaire, c'est leur évolution dans un emploi, leur évolution en termes de savoir, de compétences, d'aptitudes éventuellement. Mais on peut aussi évaluer l'impact sur les entreprises, quelle est la plus-value pour l'entreprise. Aujourd'hui, on sait en interrogeant, en faisant un peu une analyse plus sociologique, on arrive aussi à évaluer des impacts de mieux-vivre au sein de l'entreprise. >> Et on voit que sur des nouvelles alliances, comme des nouveaux outils financiers qu'on pourrait mobiliser autour des projets comme le travail qu'on en train de faire ensemble sur les contrats à impact social, c'est une dimension qui est complètement essentielle, à partir du moment où chaque partenaire s'engage financièrement >> sur des montants assez élevés, cette évaluation d'impact est vraiment essentielle, dès le démarrage de la co-construction, et de se dire, on se met d'accord sur ce qu'on attend du programme et à partir de quand les partenaires prennent le relais, >> les partenaires publics notamment prennent les relais des partenaires privés, pour le financement de l'innovation sociale. [MUSIQUE]