[MUSIQUE] [MUSIQUE] >> Salut Paco! >> Salut Martin! Voilà , moi je suis un peu le fil rouge entre les différents modules. Là on est rendu au quatrième module. On a vu la définition de la mentalisation. On a vu le développement de la mentalisation, on a vu émotions et mentalisation, et puis avec toi on a vu aussi en fait, le déploiement de la mentalisation dans la vie quotidienne, c'est ça, hein? >> Ouais. >> Et donc du coup la vie quotidienne ça réunit toutes ces choses-là , la mentalisation, les émotions... qu'est-ce que tu aimerais que l'apprenant garde de ce module? >> J'espère qu'ils auront un regard un petit peu nouveau et différent sur les journées qu'ils traversent, sur les interactions qui sont les leurs avec leurs proches, et qu'ils essaient de jouer un peu avec tous ces concepts pour repérer finalement les moments où ils sont capables de se représenter avec finesse et justesse, et souplesse les états mentaux des uns et des autres, et ces moments très fréquents où c'est plus compliqué. Et puis qu'ils essaient de lire tout ça sous l'angle d'une polarisation de la mentalisation. >> Oui ça c'est des outils que tu as présenté, finalement, la polarisation, les modes de mentalisation. >> C'est un peu l'idée, de simplifier un petit peu ce modèle qui est assez compliqué au final. pour avoir les outils assez pragmatiques, pour lire des situations cliniques. Alors, les polarisations et puis l'émergence des modes de prémentalisation, c'est les deux outils qu'on a utilisé dans ce module. et puis dans le but de nous amener à ce moment où on pourrait réaliser qu'on est en train de s'installer dans une spirale de faible degré de mentalisation et pour relancer ce processus. >> Justement, tu soulignes l'aspect de relancer ce processus parce que finalement, la mentalisation c'est pas un style de vie, on nous pose souvent cette question-là , en formation : est-ce que je dois toujours être en train de mentaliser? >> Je pense qu'on est tous tombé là -dedans, ce désir d'être en perpétuelle mentalisation, ce qui est absolument impossible, moi je n'y arrive pas du tout, non, l'idée c'est que chacun s'approprie ça de manière assez personnelle, qu'il reconnaisse son style propre, comment finalement lui traverse ses journées, et puis quelles tendances il peut avoir dans certaines situations de la vie quotidienne, polariser ici ou là . >> C'est intéressant que ce module-là arrive maintenant parce que là on va enchaîner sur l'aspect thérapeutique et l'aspect plus, on va dire, psycho-pathologique de la mentalisation. Donc du coup comment est-ce que tu vois ça, toi, entre ce qu'on vit tous les jours au niveau de nos difficultés à mentaliser, et puis peut-être des individus dont les vies sont caractérisées par des ruptures majeures de la mentalisation avec tous les problèmes qui viennent avec. >> Oui. Je trouve intéressant cette opportunité de parler de la mentalisation au quotidien, c'est-à -dire la partie non-pathologique de ça, pour que les gens puissent essayer de s'imaginer qu'on traverse tous des moments où on éprouve des difficultés à mentaliser et que ça a quand même des conséquences à l'échelle de nos vies, et pour chacun d'entre nous. Et puis je pense que c'est aussi une manière de tirer un espèce de continuum entre ce qui est normal et ce qui est vraiment pathologique, d'avoir une sensibilité pour comprendre ces personnes dont tu parles, celles qui ont possiblement un trouble de personnalité, d'une manière qui ne soit pas une compréhension par la différence mais plutôt par ce qui nous rassemble, c'est-à -dire ces difficultés-là . >> Ce qui est intéressant aussi dans le modèle de thérapie, parce qu'on va aussi dire aux professionnels et aussi aux cliniciens en fait les difficultés de mentalisation ça concerne tout le monde, en particulier quand on est au travail, qu'on essaie de travailler avec des gens qui sont en difficulté de mentalisation, on va nous-même, je ne vais pas parler de contagion, on va nous-même ressentir des émotions qui vont rendre la mentalisation difficile. >> Je pense que si on est en situation thérapeutique cela semble particulièrement évident, quand on applique un nouveau modèle, on s'aperçoit que on perd régulièrement notre capacité de mentaliser en présence de quelqu'un qui éprouve je sais pas, une montée émotionnelle importante ou qui est au contraire très détaché de ses émotions, et puis on va se rendre compte qu'on n'arrive pas à poursuivre nous, bien qu'on ait ces capacités en temps normal, on est contaminé par ces difficultés-là . Et c'est une belle école d'humilité que d'essayer d'aider quelqu'un à mentaliser parce qu'on s'aperçoit qu'on n'y arrive pas toujours soi-même. >> Écoute, je te remercie en tout cas pour ce module qui nous a vraiment donné le feeling, de comment ça se passe dans la vraie vie, et on va se retrouver dans le prochain module puisque tu as aussi une longue pratique dans le milieu clinique, on va parler des groupes ensemble dans le prochain module. Merci beaucoup. >> Merci à toi. [MUSIQUE] [MUSIQUE]