[MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] Dans cette leçon, je vais essayer de relever le défi de lier ensemble tous les outils que nous avons vus dans le module 6 et même dans les modules précédents pour répondre à la question suivante : un traitement basé sur la mentalisation se dit de focaliser sur la mentalisation pour augmenter la capacité à mentaliser du patient, mais comment nos domaines d'intervention, comment tous nos outils aident à renforcer la capacité à mentaliser d'un patient? Commençons par le début. S'intéresser aux états mentaux va faire en sorte qu'on se positionne avec le patient dans une possibilité de pouvoir lui refléter non pas ce que nous on a compris et ce qu'il doit comprendre selon notre perspective, mais bien la manière dont le patient a de se vivre, de vivre ses émotions, de vivre ses représentations de lui-même, de se vivre dans les yeux des autres, dans ses relations significatives, de se vivre aussi dans ses pertes de contrôle. Et donc, s'intéresser à ces états mentaux-là va être absolument central à poser la confiance épistémique. Le but pour moi en tant que professionnel n'est pas tant de comprendre et expliquer, de trouver les mots pour que la personne comprenne ce que j'ai compris. Ce n'est pas ça le but. Le but c'est de trouver les mots pour faire sentir que j'ai compris c'est quoi être dans ses chaussures. Il y a une différence ici assez importante lorsqu'on focalise sur la capacité à mentaliser. Ensuite, tous mes domaines d'intervention vont être utiles pour venir renforcer ceci. Je vais devoir avoir une structure dans mon traitement et dans mes séances pour que le processus soit lisible par le patient. Je vais devoir également aussi le plus possible en tous temps adopter une posture de non savoir pour ne pas empiéter sur l'expérience du patient. Je vais devoir aussi gérer l'arousal affectif, gérer la forme de la séance, faire mes mouvements contraires sur ma fameuse boussole de la mentalisation, pour générer un processus de mentalisation qui puisse vraiment aller lier les différentes polarités de la mentalisation. Rappelez-vous que la mentalisation, c'est un processus. Ce n'est pas l'idée de rester pris sur l'une ou l'autre de ces polarités, mais c'est l'idée de les lier en lien avec l'expérience subjective. Je vais également intervenir sur les modes de prémentalisation. Je vais vouloir être attentif à quand un patient entre dans une forme d'équivalence psychique, de mode téléologique ou alors de mode semblant. Je vais, au travers de ma séance, vouloir également lier, aider à la narrativité, à la mise en narrative de l'expérience, qui puisse intégrer à la fois les vécus, les pensées, mais aussi ces affects, ces émotions qui sont si troublantes, et de pouvoir justement faire du séquençage, mettre ça ensemble. Pourquoi? Pour que le patient puisse se les représenter. Parce que rappelez-vous, lorsqu'on est saisi par l'émotion, tout devient très saccadé, tout devient, comme par impression seulement, délié, donc moi, je veux aider à la liaison. Et cela signifie aussi que souvent, je vais devoir intervenir par rapport à ce qui se passe entre la personne et moi. Parce que des fois, l'émotion générée simplement dans parler à un thérapeute va couper, interrompre le processus mentalisant. Je dois aussi y être attentif. Ensemble, ces domaines d'intervention, vous pouvez peut-être désormais le percevoir, contribuent à la confiance épistémique, contribuent, dans l'expérience thérapeutique, à être en présence de quelqu'un qui est attentif, qui écoute, qui prend en compte la subjectivité de l'individu. Et on espère que ce processus augmente la robustesse de la mentalisation, c'est-à -dire la capacité à activer la mentalisation lorsque les émotions sont extrêmement hautes, pour éviter les polarisations de mentalisation, les agir, les modes de prémentalisation, les ruptures relationnelles etc. Et avec cette confiance épistémique, on espère que dans le milieu naturel du patient, cette curiosité au sujet des états mentaux,qui est potentiellement renouvelée avec l'esprit du thérapeute, puisse aussi être renouvelée avec toutes les ressources, tous les gens qui sont dans l'environnement de l'individu, qu'il puisse vraiment profiter, exploiter, avoir du plaisir, jouer avec les autres, entrer en relation et bénéficier d'un effet thérapeutique qui ne s'arrête pas à la fin d'une thérapie, mais qui puisse même continuer et augmenter avec le temps dans le milieu tout à fait naturel de l'individu. Vous comprenez peut-être maintenant comment les différents domaines d'intervention contribuent à la génération de la confiance épistémique, et que mentaliser, c'est un moyen générique que les thérapeutes ont pour initier cette confiance épistémique, raffermir la capacité à mentaliser, capacité qui, on espère encore une fois, va accompagner le patient dans sa vie de tous les jours, et dans les défis que toute vie amène chaque jour, chaque semaine et chaque année pour vous, pour moi, pour les patients, pour tout le monde. [MUSIQUE] [MUSIQUE]