[MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] Je m'appelle Florence Rizzo, j'ai fondé l'association SynLab il y a quelques années, fin 2012, début 2013. L'objectif est depuis la fondation d'accompagner l'évolution du système éducatif en renforçant les capacités des enseignants et des chefs d'établissements scolaires. On a développé différents programmes d'action, dont des plateformes numériques d'apprentissage, EtreProf et Manag'Educ, EtreProf qui est une communauté qui touche aujourd'hui 350 000 enseignants, et Manag'Educ qu'on a lancée il y a deux mois, donc qui est relativement récente, qui touche déjà 400 chefs d'établissement et inspecteurs de l'Éducation nationale. Aujourd'hui, l'association, c'est une équipe à peu près de, on va dire, 13 ETP et puis un deuxième cercle d'une quarantaine de personnes qui contribuent régulièrement en tant que auteurs, contributeurs, chercheurs. C'est un premier cercle agile qui est tout petit et un deuxème cercle qui nous permet d'avoir plus d'impact. L'association SynLab, c'est un million d'euros de budget, et avec toute une réflexion autour de l'équilibre économique au service d'un impact social. Certains pourraient dire qu'on est un peu comme une start-up sociale dans le sens où on a un fonctionnement très agile, très dynamique même si on est sous une forme juridique associative. [MUSIQUE] [MUSIQUE] Il me semble que la question fondamentale quand on veut entreprendre au service de l'intérêt général, c'est d'avoir une compréhension fine des besoins du terrain. Donc, moi, la manière dont j'ai fonctionné, en 2010, j'ai quitté mon précédent job. J'ai vraiment passé presque deux ans à rencontrer des acteurs de terrain, interviewer des chercheurs, comprendre quels étaient les besoins à la fois en France, mais aussi avoir des inspirations au niveau international, et tout ça m'a donné déjà une première conviction sur les besoins, les manques, et là où je pouvais peut-être avoir une valeur ajoutée. Parce que moi, l'envie que j'avais, ce n'était pas juste d'entreprendre pour entreprendre, c'était évidemment d'entreprendre pour faire la différence, contribuer de manière significative sur un sujet qui me tenait à coeur qui était l'éducation. Donc je dirais que ce qui est essentiel, quelque part, quand on démarre, c'est cette étude des besoins qui est un des premiers éléments qu'on peut mettre dans un business plan, en tout cas qui va structurer un business plan futur. Mais, voilà , si on a d'abord une première analyse des besoins très fine, c'est une chose, et ensuite, bien sûr, à partir de cette analyse des besoins, c'est : qu'est-ce qu'on peut apporter, nous, significativement comme valeur ajoutée au regard de ce qui existe déjà ? Donc le deuxième point clé, c'est d'avoir une analyse fine de toutes les initiatives qui existent sur un sujet. Donc, moi, j'ai énormément observé, interviewé, rencontré tous les acteurs qui intervenaient sur ces questions éducatives, et j'ai constaté qu'une majorité d'acteurs étaient principalement sur les temps périscolaires ou extrascolaires et que, mécaniquement, en étant une initiative issue de la société civile, on avait tendance à me renvoyer vers les temps périscolaires et extrascolaires. Mais en analysant un peu plus finement, il me semblait que si on voulait avoir un impact significatif, et un effet de levier significatif, il fallait réfléchir à la manière dont on accompagne le million de personnel qui est aux côtés, au quotidien, des 12 millions d'élèves. Et donc, j'ai resserré finalement l'analyse de ce qui existe sur les acteurs qui interviennent au quotidien pour accompagner les enseignants et les chefs d'établissements dans l'évolution de leurs pratiques métiers. Et là , je me suis rendu compte finalement qu'il y avait très peu d'initiatives. [MUSIQUE] [MUSIQUE] C'est extrêmement utile d'écrire à la fois ce diagnostic, cette vision, de décliner cette vision en une mission plus opérationnelle, parce que la vision peut être partagée entre plusieurs organisations, et la mission, c'est vraiment la mission qu'on se donne, nous, dans notre capacité à contribuer à cette vision large. Donc la vision qu'on a posée, par exemple, c'était que tous les enfants puissent vivre une expérience d'apprentissage épanouissante. La mission qu'on a écrite, c'était une mission d'accompagner les professionnels de l'éducation à accompagner les élèves à vivre cette expérience épanouissante d'apprentissage. Le business plan, c'est finalement une manière de cristalliser une pensée et de partager, en fait, cela avec les premières parties prenantes avec lesquelles on travaille, et avec l'écosystème qui progressivement va grandir. Donc c'est une manière d'avoir un document qui permet de partager une vision. C'est toujours très intéressant de penser : dans trois ans, quelle position stratégique ou quel objectif atteignable, smart, je peux atteindre? Et de décliner en rétroplanning ce que je vais faire cette année pour atteindre cette position stratégique ou cet objectif quantitatif dans les trois ans qui viennent. Et donc ça veut dire qu'un document de projet de ce type, évidemment on le fait une fois mais en fait on l'actualise tout le temps. On l'actualise tout le temps au regard de notre capacité à avoir atteint ou pas les objectifs, parce qu'il y a de nouvelles opportunités qui arrivent, parce qu'on se rend compte que pour atteindre l'impact qu'on voulait viser, il faut en fait prendre une autre stratégie ou mettre en place un travail complémentaire. Et par exemple, nous, au départ on a vraiment focalisé sur l'accompagnement des enseignants, et puis on s'est rendu compte que si on voulait vraiment accompagner les enseignants il fallait aussi travailler sur l'encadrement, avec l'encadrement, parce que c'est souvent l'alignement des courroies hiérarchiques dans un établissement scolaire qui va permettre de libérer les énergies, de faciliter un travail collaboratif, et tout ça bien sûr au service de la réussite des élèves. Et donc ça, c'est une mission qui n'était pas forcément tout à fait libellée dès le début mais qui a émergé par la confrontation avec le terrain, par l'action. Donc cette nécessité est arrivée finalement en cours de route. [MUSIQUE] [MUSIQUE]