[MUSIQUE] [MUSIQUE] Dans cette dernière vidéo du deuxième module de ce MOOC, nous allons nous intéresser au troisième pilier du modèle économique associatif, celui des alliances ou alliances stratégiques. Cette vidéo sera plus courte que les autres, car il s'agit d'une dimension qui est beaucoup plus récente, qui est moins développée et qui est donc en devenir. En outre, elle s'appuie pour partie sur des questions traitées dans les deux vidéos précédentes. Aussi je vous recommande de visionner d'abord les deux vidéos consacrées aux ressources humaines et aux ressources financières avant de suivre celle-ci. Pour en savoir plus, vous pourrez vous reporter utilement aux deux MOOC que nous avons consacrés à cette question avec notre partenaire et ami du Rameau, Les partenariats qui changent le monde qui traite des partenariats entreprise association, et Les alliances qui changent les territoires qui aborde ces mêmes partenariats en y ajoutant la puissance publique. Ces alliances peuvent donc être nouées avec d'autres associations mais avec des entreprises ou bien des pouvoirs publics, on vient de le dire. Elles peuvent prendre la forme de mécénat dans toutes ses déclinaisons, financier et en industrie comme nous l'avons vu dans le levier ressources financières, mécénat de compétence comme nous l'avons vu dans le levier ressources humaines. Deuxième forme, les pratiques responsables des entreprises dans le cadre de leur politique RSE, responsabilité sociale de l'entreprise. Troisième forme, la coopération économique avec de véritables contrats de prestation dans le cadre des ressources que nous avons évoquées dans la deuxième vidéo sur le levier financier du modèle économique. Enfin dernière forme, c'est l'innovation sociale avec des projets qui constituent de véritables projets de R&D, recherche et développement social. En effet, les associations se trouvent à l'articulation, à l'intersection de deux mondes qui ont parfois bien du mal à communiquer pour garantir le respect de l'intérêt général et cette position centrale en fait donc des acteurs de premier plan pour construire des ponts entre tous ces acteurs. Les évolutions récentes poussent de plus en plus les associations à adopter cette approche car en plus d'un contexte de raréfaction des ressources, nous nous trouvons à l'échelle mondiale dans un contexte de privatisation croissante et de décentralisation des programmes et services d'intérêt général, l'État, les pouvoirs publics, n'étant plus le garant unique de l'intérêt général. Ainsi non seulement la complémentarité entre les services de l'État, ceux des collectivités territoriales, les entreprises et les associations se révèle plus que jamais pertinente mais encore les associations peuvent trouver dans les alliances un moyen non seulement de capter de nouvelles ressources mais aussi de développer leurs capacités d'action et leur rayonnement. C'est aussi un mouvement de décentralisation qui s'opère et avec la mondialisation les connaissances et les programmes sont en interconnexion croissante et cela favorise l'émergence et la pérennité de partenariats inter-organisationnels. Du côté de leurs partenariats avec les entreprises, les associations sont passées d'une logique de solidarité passant majoritairement par le mécennat dans les années 1990, à une logique actuelle de réelle innovation sociétale s'appuyant sur la co-construction et le déploiement de nouvelles solutions sociales. Aujourd'hui, les associations nouent en moyenne 2,5 partenariats sur leur territoire et plus d'un tiers des associations déclarent nouer des relations partenariales avec des entreprises, ce qui constitue une vraie évolution par rapport à des démarches plus timides par le passé. Ces chiffres sont le résultat des travaux du Rameau. Venons-en maintenant aux enjeux de la mobilisation de ce levier. On l'a vu, ces partenariats peuvent donc porter ou combiner une mobilisation de compétence, l'implication d'acteurs divers sur un même projet, la mutualisation de ressources, financières notamment, ou bien encore le développement de projets particulièrement innovants dans le cadre d'une co-construction. Quel que soit le but poursuivi par la démarche, développer de tels projets co-construits nécessite un positionnement particulier, une capacité d'ouverture à tout l'écosystème qui entoure l'association. Si les enjeux sociaux actuels font que plus aucun acteur ne peut ni ne veut agir seul, la mise en œuvre des alliances n'est pas facile. Elle nécessite d'embarquer toutes les parties prenantes. On peut alors identifier deux points de vigilance dans la construction des partenariats. D'abord il ne faut pas négliger les moyens nécessaires au développement des relations, d'autant que la création d'une relation de confiance peut prendre du temps surtout entre acteurs de sphères très différentes. Sur ce point, pour plus de détails sur la démarche à adopter nous vous invitons donc à vous reporter au MOOC que j'ai évoqué au début de cette vidéo. Le deuxième point de vigilance, c'est de bien cerner la valeur ajoutée apportée par les partenariats. Pour cela on peut mentionner les trois impacts soulignés par l'observatoire des partenariats que ces alliances peuvent avoir. En premier lieu, une plus grande performance des organisations impliquées. Tandis que l'association peut consolider son modèle économique, l'entreprise va trouver les moyens de concrétiser sa stratégie RSE et l'acteur public trouve également les moyens de mettre en œuvre une politique publique pleinement co-construite et donc plus solide. Ensuite les alliances permettent de faire émerger et de développer des innovations territoriales qui pourront par la suite être déployées à plus grande échelle. Enfin, les projets co-construits sont l'incarnation d'une confiance qui favorise l'engagement des personnes et développe une capacité d'action collective des territoires. [AUDIO_VIDE]