[MUSIQUE] [MUSIQUE] Laurence Jones, Directrice de Paris Initiative Entreprise. Paris Initiative Entreprise c'est une association à but non lucratif et d'intérêt général. Nous accompagnons et nous finançons des projets à tous les stades, c'est-à -dire en amorçage, en développement et en consolidation. Mais nous sélectionnons d'abord des projets qui changent la vie des gens, c'est-à -dire des projets qui ont un impact social environnemental fort. Nous accompagnons à peu près 600 entreprises par an, dont un tiers d'associations, et sur ces associations-là , nous arrivons à mobiliser à peu près sept millions d'euros de prêts chaque année. [MUSIQUE] La démarche que nous mettons en œuvre, c'est d'abord de travailler de façon à donner le pouvoir d'agir aux associations. Nous le faisons d'abord en créant un effet miroir, c'est-à -dire quelle est la réalité de leurs besoins en termes d'accompagnement. Et puis, à partir de là , nous démarrons un diagnostic. Ce diagnostic a vraiment pour vocation de bien décrypter le besoin. La deuxième étape c'est de travailler sur un effet eurêka, c'est-à -dire d'aider les associations à comprendre les leviers de leur modèle économique. Donc, une fois qu'il y a une bonne maîtrise, une bonne compréhension du modèle, on va travailler sur la partie effet levier sur le financement. Donc, à partir de ce calibrage-là , la dernière étape c'est de créer un effet réseau et donner aux associations la possibilité, encore une fois, de mettre en œuvre tout ce travail autour de l'hybridation de leurs ressources. [MUSIQUE] Il y a toujours eu, et de plus en plus, un besoin lié à l'accompagnement, et notamment à l'accompagnement financier. Après, ce qui est nouveau et porte quand même notre développement, c'est évidemment le contexte public de baisse des subventions publiques, de baisse des contrats aidés, également le fait aujourd'hui du flou quand même qui existe sur la notion d'utilité sociale avec la mise en œuvre du label [INCONNU] il y a quelques années, c'est-à -dire que les associations n'ont plus le monopole du travail en matière d'utilité sociale et que les sociétés commerciales lucratives se sont également emparé de ce qui peut être considéré comme un marché. Donc, ça, très clairement, ça nécessite pour les associations de retrouver un nouveau référentiel, de savoir comment valoriser leur action, et notamment tout ce qui est ce travail sur le lien social, sur la création de cohésion au niveau du territoire. Donc, les associations ont besoin aujourd'hui de faire entendre une voix un peu différente justement par rapport aux sociétés commerciales, et notamment de valoriser la dimension qualitative de leur action, c'est-à -dire le fait qu'elles ont le souci de l'autre, quel niveau de qualité elles doivent mettre en œuvre, à quelle condition. Donc, c'est vraiment ce qui modifie la nature de l'accompagnement qu'on peut mettre en œuvre. Certes, il y a une demande croissante, mais il y a aussi une plus grande profondeur sur ce que doit être aujourd'hui une action d'association dans une dynamique entrepreneuriale. [MUSIQUE] Le problème de la lisibilité de l'accompagnement est quelque chose qui est récurrent, et pas seulement en matière d'accompagnement associatif, mais de manière générale sur tout ce qui concerne l'accompagnement entrepreneurial. C'est la même difficulté auxquels sont confrontés les TPE. Donc, c'est à la fois en même temps le reflet d'une richesse puisque l'offre d'accompagnement qui est aujourd'hui protéiforme répond à des besoins sur chaque territoire. Mais je crois que c'est aussi le fait qu'au niveau national ou des principaux acteurs, que ce soit les collectivités locales, l'État, il y a clairement une insuffisance de communication sur ce sujet-là . Et lorsque chacun communique, c'est plutôt une communication étriquée, chacun communiquant sur son propre dispositif et n'ayant quand même très peu le souci de mise en avant et de mise en valeur d'un écosystème. [MUSIQUE] Moi je pense, il faut plutôt qu'elle se pose la question de savoir de qui elle a besoin, de quel écosystème elle a besoin. Franchement, étant donné l'évolution des besoins, ce ne sont pas des choses figées. En fonction des parties prenantes, des compétences internes, des besoins de financement, il me semble que chaque association en fonction de son stade devrait se dire, à quel écosystème je veux appartenir, et à partir de là , au sein de cet écosystème, trouver l'ensemble des solutions plus techniques qui lui sont nécessaires. [MUSIQUE] Les blocages qu'on peut retrouver sont évidemment la question du temps à consacrer. Un accompagnement ça prend du temps. Il y a la question dans une association de qui est ce qu'on accompagne, est-ce que ça se situe au niveau de la gouvernance, est-ce que ça se situe au niveau de la direction des salariés, et donc les questions de management, de culture interne vont être essentielles? Autre élément, et notamment en matière d'accompagnement financier, c'est que très souvent, les responsables associatifs ont des difficultés à mettre en place des systèmes de contrôle interne. Donc, ça c'est vraiment je pense, un des obstacles dans l'accès à un certain nombre d'aides financières. [MUSIQUE] Je vois à la fois la nécessité de faciliter les liens entre des réflexions, des incitations nationales ou régionales, et laisser la capacité aux acteurs locaux d'agir et d'innover. [MUSIQUE]