[MUSIQUE] [MUSIQUE] Dans la session, Prenons du recul, nous avons déjà esquissé les contours des grandes catégories de partenariats entre entreprises et associations. Le mécénat, les pratiques responsables, la coopération économique et l'innovation sociétale. Nous allons maintenant entrer dans le détail de chacune de ces grandes catégories, afin que vous compreniez bien ce qui les différencie les unes des autres. Mais avant cela, penchons-nous sur les deux acteurs principaux de ces partenariats, l'entreprise d'un côté, et l'association de l'autre. Ce sont deux mots du langage courant, et pourtant il n'est pas forcément facile de proposer une définition. Alors qu'est-ce qu'une entreprise? On peut la définir, très simplement, comme une organisation dont le but est de produire et de fournir des biens ou des services, à destination d'un ensemble de clients ou d'usagers, dans le but, le plus souvent, de réaliser un profit, au bénéfice de ceux qui la constituent ; notamment lorsqu'elles sont constituées en sociétés commerciales. Il existe 3,6 millions d'entreprises en France, dont 2,5 millions de microentreprises, c'est-à-dire sans salariés. Parmi les 1,1 million d'entreprises employeuses, 5 000 sont des entreprises de taille intermédiaire, qui emploient entre 250 et 5 000 salariés. Et seulement 1 500 sont des grandes entreprises qui emploient plus de 5 000 salariés. L'immense majorité des entreprises employeuses en France, sont donc des PME, elles sont plus d'un million. Et nous allons le voir, elles aussi s'engagent dans des partenariats innovants avec le secteur d'intérêt général. Dans ce MOOC, les entreprises auxquelles nous faisons référence peuvent être définies, plus précisément, comme des entreprises responsables. Ce sont des entreprises qui innovent, afin de répondre aux besoins de leur écosystème ; notamment en développant des relations avec les autres acteurs de leur territoire, comme le monde académique ou les associations. Mais, justement, qu'est-ce qu'une association? C'est un groupement de personnes volontaires, réunies autour d'un projet commun, ou partageant des activités, mais sans chercher à réaliser de bénéfices. On distingue deux grands types d'associations, type loi 1901, celles qui sont au services de leur membres, comme un club de football, ou une association de parents d'élèves ; et celles qui sont au service de l'intérêt général, et qui se mobilisent autour d'un enjeu de bien commun. Pour simplifier notre propos nous utiliserons le mot, association, comme générique, pour faire référence à des structures d'intérêt général, même si leur statuts juridiques peuvent être différents. L'essentiel est que ces personnes soient regroupées autour d'un projet d'intérêt général, et ne cherchent pas à réaliser de bénéfices, ou que, les profits, s'il sont réalisés, soient intégralement réinvestis au bénéfice de la cause servie. Les associations développant des partenariats avec des entreprises appartiennent, la plupart du temps, à la deuxième catégorie, c'est-à-dire les structures d'intérêt général. On estime qu'il existe 1,3 million d'associations actives en France, toutes catégories confondues, dont 14 % sont employeuses. Ces structures employeuses œuvrent principalement dans le secteur médico-social, dans le secteur de l'insertion, et dans le secteur de la formation. Les associations sont donc très nombreuses, mais souvent de très petite taille. Plus de 70 % fonctionnent avec un budget inférieur à 10 000 euros, et seuls 4 % ont un budget qui dépasse les 200 000 euros par an. Leurs budgets cumulés s'élèvent cependant à 85 milliards d'euros et la valeur ajoutée qu'elles produisent est estimée à 57 milliards d'euros, soit 3,2 % du PIB français. C'est plus que l'agriculture et les industries agro-alimentaires par exemple. Les associations produisent donc grande richesse, non seulement sociale mais aussi économique. Certaines associations sont autonomes financièrement et assurent leur financement, soit grâce aux contributions de leurs membres, soit par la vente de prestations de services ou de produits. La plupart des associations ont cependant un modèle de financement que l'on dit hybride, c'est-à-dire qu'il mixte subventions publiques et financements privés. À votre avis, comment se répartissent ces ressources privées et ces ressources publiques? En bien, en moyenne, 49 % des ressources financières des associations sont d'origine publique. Elles proviennent principalement des communes et des départements. Les 51 % restant viennent de financements privés, 46 % proviennent de la participation des usagers, et seulement 5 % des dons, et du mécénat. Les dons des entreprises aux associations ne représentent donc, pour l'instant, qu'une part infime de leur financement. Attention, il s'agit d'une moyenne. Et cette répartition de l'origine des financements varie considérablement, selon les structures. Autre point important, que nous verrons plus en détail dans le deuxième épisode de ce MOOC, les associations sont victimes d'un effet, que l'on dit, de ciseau. C'est-à-dire que les besoins sociaux, ou environnementaux, auxquels elles doivent répondre, explosent, tandis que les financements publics, et les ressources auxquelles elles ont accès, diminuent, face à l'augmentation, notamment, de la dette publique. Les associations tentent donc d'augmenter, et de diversifier, les financements privés au travers de la finance solidaire, par exemple, qui permet aux associations ayant un fort besoin d'investissements structurels, de bénéficier d'investissements avantageux et de moyens financiers accrus. Je vous encourage, si vous êtes intéressés par ce sujet, à suivre nos trois MOOC sur, la finance qui change le monde, et qui sont en ligne sur Coursera. Les associations transforment également leur manière de faire appel à la générosité du public, en ayant recours à ce qu'on appelle le, Crowdfunding, ou aux micro-dons par exemple. Enfin, ces associations cherchent à développer les partenariats avec les entreprises qu'il s'agisse de formes de soutien traditionnelles, comme le mécénat, ou de modèles plus novateurs comme la co-construction. Et c'est ce dernier aspect que nous allons approfondir ensemble aujourd'hui. Vous l'avez entendu, les financements provenant des entreprises ne représentent en moyenne qu'une part très réduite des ressources des associations, mais toutes les associations ont-elles établi des partenariats avec des entreprises? Eh bien, pas encore, évidemment. Aujourd'hui, grâce aux 36 études réalisées entre 2008 et 2014 par l'Observatoire national des partenariats, piloté par notre partenaire, Le Rameau, on peut dire que 46 % des associations, 60 % des grandes entreprises, mais aussi 36 % des PME et 20 % des TPE sont engagées dans des dynamiques d'alliances. [AUDIO_VIDE]