[MUSIQUE] [MUSIQUE] >> On avait l'ambition, Claire, de développer un indice de mobilité pour pouvoir calculer l'impact social de l'association et pas simplement l'impact social en fonction d'autres partenaires. C'est vrai que c'est important de pouvoir avoir sa propre, son propre impact et de pouvoir le calculer en fonction de tout ce qui peut se passer, et donc on a travaillé à un indice de mobilité, cet indice de mobilité, en fait, c'est en fonction de l'environnement de la personne, en fonction de sa capacité de déplacement, en fonction des contraintes qu'il peut avoir, on a en fait un diagnostic qui nous permet de pouvoir calculer cet indice au début et à la fin du dispositif pour voir l'impact, >> La progression >> l'autonomie, voilà, l'autonomie qu'on a pu créer pour ce bénéficiaire. On l'a travaillé avec l'université Créteil Marne-la-Vallée. On a à l'intérieur de nos équipes, en fait, une personne qui est en train de passer sa thèse et qui a travaillé sur cet indice de mobilité, donc à la fois avec des experts qui pouvaient l'accompagner, et à la fois avec le regard de l'association pour créer cet outil. Cet indice de mobilité il est calculé en fonction du bilan de compétence mobilité que l'association fait, donc un document informatique, dans lequel il y a une batterie d'informations qui concernent le bénéficiaire, est-ce qu'il a le permis de conduire, est-ce qu'il a des difficultés physiques pour se déplacer, est-ce qu'il a des problèmes matériels, est-ce qu'il a des difficultés financières, et donc, cognitives, toutes ces difficultés-là sont retranscrites en des questions un peu ouvertes, fermées, qui sont posées par nos conseillers mobilité qui vont permettre de calculer l'indice de mobilité à deux moments charnières : à l'entrée et à la sortie du dispositif, ce qui nous permet de pouvoir avoir l'impact réel de l'association sur la mobilité. >> Alors concernant le suivi et la mesure de l'impact de l'activité, nous on avait deux choses à mesurer. La première, au fond, c'est d'assurer le suivi du déploiement des garages Renault solidaires sur le territoire, parce que sans garages Renault solidaires, il n'est pas possible de recevoir les bénéficiaires et de faire les réparations. Donc, ça a été d'abord un long travail d'information, de communication, et de déploiement, c'est maintenant assuré par le service qui gère le réseau commercial de Renault en France. Ce n'est plus mon équipe qui assure ce suivi. Ça c'est la preuve de l'intégration de ce dispositif dans le métier. Notre deuxième mesure, au fond, de l'impact, eh bien c'est à travers tes indicateurs, finalement, parce que les indicateurs de retour à l'emploi nous intéressent, mais au fond c'est vous qui les prenez en compte. Nous ce que l'on suit, c'est le nombre de bénéficiaires envoyés dans l'ensemble de nos garages, puisqu'on a mis en place une codification particulière de ces clients dans les systèmes informatiques de chacune des concessions volontaires, d'accord? Donc on sait suivre l'accueil de la personne, la constitution du dossier, le devis réalisé, et ensuite, est-ce que la réparation est faite ou pas? Et ensuite, satisfaction, questionnaire de satisfaction du client. Donc on a ces cinq éléments qui sont suivis par les systèmes informatiques, donc c'est comme ça qu'on a choisi de suivre ça. En termes d'impact réel, maintenant, après on va dire presque trois ans de recul, d'abord, ça a été plus lent que ce que l'on imaginait à mettre en place. Les garages Renault solidaires. Parce qu'il y a eu tout ce travail de définir le standard, de convaincre, d'informer, tous les échelons de la hiérarchie, ça prend beaucoup de temps. Pendant ce temps-là, le service était déjà présenté dans les plates-formes Wimoov, et donc après il faut trouver les plates-formes, les garages dans une aire de territoire qui soit accessible aux personnes en question. Aujourd'hui, je ne pense pas qu'on est arrivé en régime de croisière, alors qu'on a démultiplié les Wimoov pas au sens des plates-formes de mobilité, mais on a démultiplié les Wimoov au sens de prescripteurs. C'est-à-dire que maintenant, on a une cinquantaine de prescripteurs qui peuvent jouer le même rôle que Wimoov, c'est-à-dire envoyer des gens en difficulté de mobilité vers les, qui ont une voiture, qui doivent la faire réparer, vers les garages. D'un côté, on multiplie le nombre des prescripteurs pour s'assurer que nos 300 garages vont recevoir, on l'espère, entre cinq et dix bénéficiaires chaque mois, multiplié par 300 garages, multiplié par iii etc., pour commencer à faire véritablement de l'impact réel sur le retour à l'emploi grâce aux garages Renault solidaires. Facteurs-clés de succès d'un partenariat, moi je dirais d'abord construire la confiance. Et le bonheur de travailler ensemble. Le deuxième élément pour moi, c'est, ce plaisir, ce bonheur, n'empêche pas la rigueur. L'exigence des deux partenaires l'un vis-à-vis de l'autre. Confiance, bonheur et exigence, et puis mesurer ce que l'on fait, parce que finalement c'est parce qu'on a ces indicateurs, toi tu as les tiens, nous on en a d'autres, mais qu'à un moment ils convergent et ils sont inter-reliés, que l'on sait où il faut accélérer, où il faut au fond prendre un autre chemin, inventer autre chose ou au contraire freiner un peu quand on a des soucis. Voilà ce que je dirais de mon côté. Et toi, Florence? >> Moi je vais rajouter deux choses. Je suis évidemment d'accord avec toi à 400 %, je dirais que la confiance nous a permis de pouvoir aller et de continuer aujourd'hui à construire. La première chose que je souhaiterais ajouter, à ce que tu viens de dire, c'est l'ambition. Je crois qu'un partenariat comme le nôtre, il faut viser la lune. Même si on atteint les étoiles, c'est pas grave. Et la deuxième chose, c'est moins dans les facteurs-clés de succès de réussite du partenariat au départ, c'est plus dans sa durée, c'est la gestion, c'est comme dans un couple, les partenariats de co-construction. On a un moment où tout va bien, on a des milliards de rêves, on s'investit à fond, et puis d'un seul coup, ça commence à, et là, il faut redonner du souffle, être à nouveau imaginatif. >> Je souscris à ce que tu dis, j'ai parlé des facteurs-clés de succès dans la relation entre l'entreprise et l'association, mais il y a aussi des facteurs-clés de succès propres à l'entreprise, et je pense que ça peut aussi intéresser les gens qui nous écoutent, parce que ça n'est >> absolument pas évident de faire vivre, dans la durée, d'ailleurs, comme tu l'as dit, ce genre de partenariat dans une entreprise. Donc au départ, il faut arriver à convaincre tous les sceptiques, tous ceux qui ont mille autres choses à faire beaucoup plus importantes, que ce partenariat, il a un potentiel énorme, et puis ensuite il faut sans arrêt, justement, le nourrir, montrer les résultats, accepter aussi de travailler sur ce qui a moins bien marché que prévu, décortiquer, analyser avec les équipes concernées dans l'entreprise les raisons de certains patinages pour pouvoir dépasser ça, et ne pas risquer de voir ce type d'expérimentation très innovante mourir au premier souci. Donc c'est convaincre au départ, et dans la durée continuer à faire vivre ça, ça n'est pas évident et démontrer tout ce que, au fond, l'entreprise peut tirer, elle, dans son fonctionnement au quotidien, indépendemment des projets de social business, tout ce qu'elle peut tirer de ces expériences dans son business classique. L'enjeu ultime, c'est aussi de démontrer à l'entreprise qu'elle a à se nourrir et à se transformer de l'intérieur grace à ces initiatives à impact social. [MUSIQUE]