[MUSIQUE] Bonjour Aurélien. Merci d'être avec nous. Pourriez-vous nous définir en quelques mots ce qu'est l'open access et sous quelles formes existe-t-il? >> Bonjour Claire. L'open access est une initiative qui date des années 1990, dont l'optique est de diffuser et de rendre accessible au public librement et gratuitement le fruit des recherches scientifiques. Quand on dit open access, il y a plusieurs open access. On trouve trois voies principales qui sont donc pour la première la voie verte, qui consiste en l'auto-archivage des publications scientifiques par les chercheurs eux-mêmes, principalement dans les archives ouvertes comme Hal qui est une archive française pluridisciplinaire ou Archives qui est une archive internationale mais dédiée plus aux mathématiques ou à la physique. Donc, la voie verte est quelque chose de gratuit mais qui respecte également les contrats passés avec des éditeurs ou les règles imposées par les éditeurs. Donc, ce n'est pas incompatible avec la publication dans une revue scientifique. Ensuite, nous avons la voie dorée ou le golden open access. C'est un peu le même principe, sauf que là ce n'est pas un auto-archivage, mais ce sont les éditeurs qui proposent certains des articles en open access. La contrepartie est qu'ils adoptent un modèle d'auteurs-payeurs, ce qu'on appelle auteurs-payeurs, par le paiement d'APC, Article Processing Charges. L'auteur paie ou son institution paie pour que l'article soit disponible en libre accès. Les APC pour un ordre d'idée c'est en moyenne 2 000 euros pour un article. Donc, c'est un coût très conséquent, ça peut vite peser dans le budget d'un laboratoire par exemple et il peut y avoir des dérives tarifaires. Les éditeurs proposent aussi des revues hybrides qui ont à la fois des articles sur abonnement et des articles en open access mais là , il suffit pour un auteur de payer pour que son article devienne un open access mais là , on retrouve encore ce danger, ce surcoût pour les institutions de devoir payer à la fois l'abonnement à la revue et les APC pour ces chercheurs. Enfin, la troisième voie qui est un peu plus marginale, qui est la voie diamant, platine, qui se présente sous deux formes. Soit c'est une revue subventionnée par une institution, donc c'est une institution qui finance la revue, ou soit la revue adopte un modèle freemium, c'est-à -dire qu'il y a des fonctions de base accessibles gratuitement, et pour les fonctions plus avancées l'établissement doit souscrire à un abonnement. Par exemple, on peut prendre la plateforme OpenEdition spécialisée dans les sciences humaines et sociales. Les articles sont disponibles en format HTML gratuitement, mais si le lecteur souhaite récupérer le fichier PDF avec une mise en forme plus complète, il doit payer des frais. >> Très bien. Et comment trouve-t-on ces sources en open access? >> Il y a par exemple le moteur de recherche du DOAJ, le Directory of Open Access Journals, qui référence les articles des revues qui pratiquent l'open access et en donnant en plus d'autres renseignements comme notamment les APC s'il y en a, les licences utilisées par les éditeurs par exemple, les commissions. Une autre source pour trouver des articles en open access c'est les bases Web of Science et Scopus. Ces bases n'hébergent pas de fichiers en open access mais signalent lorsqu'on trouve un article en cherchant, signalent donc que des articles sont disponibles en open access et renvoient sur le site de l'éditeur. >> Et donc, comment est régi ce mode de diffusion en open access? Est-ce que les institutions ont un rôle à jouer ou pas dans ce mode de diffusion? >> C'est un mouvement qui prend de plus en plus d'ampleur parce que par exemple en 2017, 41 % des 133 000 publications françaises ont été publiées en open access. Il y a des initiatives au niveau des institutions, parmi les universités ou les grandes écoles, comme par exemple l'Open access week, qui a lieu tous les ans et qui consiste en des ateliers ou des conférences pour faire connaître l'open access et inciter les chercheurs à déposer en open access. Ensuite, au niveau gouvernemental, en octobre 2016 a été promulguée la loi pour la République numérique qui stipule qu'un chercheur peut déposer en open access un post-print de ses publications avec un embargo maximum de six mois pour les sciences techniques et médecines et douze mois pour les sciences humaines sociales et le droit et la gestion. Cela surpasse les conditions de l'éditeur, ça permet au chercheur de lui donner des droits de déposer en open access plus facilement. Et enfin, en 2018 a été mis en place par le gouvernement le Plan national pour la science ouverte, qui donne en fait plus de moyens à l'archive ouverte Hal qui devient par là l'archive ouverte nationale française et officielle. >> Très bien, merci beaucoup Aurélien. >> Merci Claire. [AUDIO_VIDE]