[MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] Dans cette séquence, je vais vous montrer la complexité avec laquelle les traces papillaires peuvent être laissées sur différentes surfaces. Sur une surface comme un sachet plastique tel le sachet plastique dans le cas [INCOMPRÉHENSIBLE], il est extrêmement rare qu'une personne va toucher ce sachet sans aucun mouvement et laisser une trace dans des conditions sans distorsion et parfaites pour la détection. La plupart du temps, les sachets plastiques comme celui-ci sont manipulés. Ils vont être manipulés plusieurs fois avec une prise à plusieurs endroits, avec un sachet qui va prendre la forme, et ça va amener à des traces qui vont être distordues, qui vont être potentiellement superposées, et les plis de l'ensemble de la surface font que vous pourrez avoir des traces qui vont être découpées par portions. Ce qui fait que l'ensemble des traces laissées sur une surface comme celle-ci peuvent être multiples, superposées, dégradées, distordues, et ça va rendre la lecture de ces traces extrêmement difficile, et également la visualisation de ces traces. La première chose à faire sur des objets sur lesquels on cherche des traces papillaires est d'appliquer des techniques qu'on appelle examens optiques généraux. Les examens optiques généraux, il s'agit de jouer avec la lumière par rapport à l'objet, de manière à potentiellement trouver des traces sans utiliser aucune technique de détection comme les techniques chimiques. Les examens optiques se font grâce à des lampes puissantes comme celle-ci qui ont deux avantages, d'une part la puissance de la lampe, et puis ensuite la capacité grâce au guide liquide de pouvoir orienter la lumière à des angles différents. En jouant sur la puissance et l'angle, de la même manière que vous pouvez voir des traces sur un verre dans lequel vous venez de boire, vous allez pouvoir voir des traces papillaires sans utiliser aucune autre technique que l'interaction lumière-matière. Les premiers examens vont s'effectuer typiquement en lumière blanche, ce que je vais faire ici, puis ensuite, la lampe vous offre la possibilité de filtrer la lumière à différentes longueurs d'onde pour explorer le comportement de l'objet sur l'ensemble des longueurs d'onde du spectre visible. Mais je vais commencer en lumière blanche et donc l'examen va consister à regarder l'objet, à détecter potentiellement d'autres traces qui peuvent être collectées, et puis à jouer sur l'angle d'incidence, ça ne sera pas extrêmement efficace sur cet objet-ci, pour pouvoir visualiser des traces par la simple interaction lumière-matière sur une surface réfléchissante ou pseudo-réfléchissante comme celle-ci. Ensuite je passe dans les ultraviolets, et là , sans la lumière ambiante, dans les ultraviolets, vous allez pouvoir potentiellement voir des traces qui sont photoluminescentes, comme ici on voit la poussière, ou d'autres types de traces d'intérêt, certaines fois des traces papillaires ou des traces biologiques qui devront être préservées séparément avant qu'un examen potentiellement destructif soit effectué sur l'objet. Ces examens-là vont donc se poursuivre sur toutes les longueurs d'onde qu'offre la lampe, et dans certains cas, en tirant profit d'un examen en fluorescence, où ici, je vais placer devant mes yeux des lunettes d'une longueur d'onde plus élevée que la longueur d'onde d'observation, et qui vont permettre potentiellement de visualiser des traces qui sont fluorescentes, soit naturellement parfois, mais aussi parce que vos doigts peuvent être contaminés avec des crèmes ou des produits qui vont avoir des propriétés de photoluminescence. Donc l'expert va regarder l'ensemble de son objet si des traces sont potentiellement détectables à l'ensemble des longueurs d'onde que lui offre la lampe, et en ajustant à chaque fois les conditions d'observation aux conditions d'excitation avec lesquelles on regarde l'objet. Et c'est à la fin de cet examen seulement qu'on envisagera d'autres techniques, qui elles, pourront être destructives. La dernière technique optique que j'aimerais vous montrer fait partie des techniques très spécialisées dans l'arsenal des méthodes. Nous voulons faire des observations de traces dans l'ultraviolet. Votre œil n'est pas sensible dans l'ultraviolet, donc il est nécessaire de disposer de quelques artefacts techniques pour pouvoir visualiser ces traces. Typiquement, si je reviens sur notre sac plastique, sur cette surface-là , nous avons un certain nombre de traces latentes que nous devrions mettre en évidence en utilisant la réflexion UV. La réflexion UV va jouer sur la différence d'absorption et de réflection, grâce à cette surface lisse, lorsqu'elle est soumise à un éclairage dans les UV comme celui-ci. Ici, vous avez une lampe dans l'ultraviolet qui est claire à 254 nanomètres. Ensuite, l'image est enregistrée, toujours dans les UV, avec un objectif qui permet de laisser passer la lumière UV et être enregistrée sur un capteur digital qui se trouve ici. La particularité du système c'est d'avoir une optique qui est en quartz et qui permet aux rayons ultraviolets de passer au travers de l'objectif et d'arriver impactés sur le détecteur. Le détecteur, c'est une caméra ultrasensible dans l'UV qui va ensuite nous transformer le signal en quelque chose qui est visible sur l'ordinateur. Dans ces condition, finalement en substituant ce système optique à notre œil, il est possible de pouvoir faire un examen de l'ensemble de la surface position par position, pour voir si en fonction de l'angle d'incidence de la lumière ultraviolette, des traces sont rendues visibles. Lorsque des traces sont potentiellement visibles, l'ensemble est fixé, et puis une image est enregistrée à des fins de préservation. Par contre, il est important de rendre attentif au fait que la lumière UV est une lumière qui va avoir des effets délétères sur l'ADN. Et donc l'ensemble des examens, d'ailleurs comme la plupart des examens que nous vous présentons ici pour la détection des traces, sont généralement faits après que l'ensemble des mesures de protection et de prélèvement des traces ADN ont été faites, sinon vous allez avoir une dégradation des traces d'intérêt. Donc il est important en science forensique de séquencer les méthodes de manière à s'assurer que les méthodes subséquentes ne vont pas être délétères à un certain type de traces, et typiquement l'ADN. C'est pour ça que l'ADN aura la priorité pour ces prélèvements avant qu'on n'engage dans la détection des traces. Et typiquement, la lumière ultraviolette comme celle-ci, en quelques minutes, vous allez dégrader l'ADN à un point qu'il n'est plus possible d'obtenir un profil intéressant du point de vue forensique. Nous sommes ici dans le laboratoire de détection de traces papillaires. C'est dans ce laboratoire qu'on va appliquer toute une série de techniques physiques, chimiques pour la détection des traces papillaires. Le choix de la technique va dépendre du type de surface à disposition. Pour une surface comme du papier, on utilisera une certaine méthode, pour une surface comme un sachet plastique, on utilisera une autre technique. Dans le cas qui nous occupe, nous avons ces sachets plastiques qui sont du même type que ceux du cas de Madrid. Ces sachets sont des surfaces lisses, et sur des surfaces lisses, la technique de choix, après avoir opéré tous les examens optiques que nous avons faits ensemble, c'est l'application des vapeurs de cyanoacrylate. Le Cyanoacrylate, c'est la super colle ou la colle rapide que vous pouvez acheter pour du bricolage. Ces types de colles s'évaporent assez facilement, et les vapeurs de ces colles ont tendance à venir polymériser, se déposer préférentiellement sur les crêtes papillaires. C'est une technique qui a été développée au Japon à la fin des années 70, a été découverte par hasard, mais elle a été déviée de son utilisation pour une application en police scientifique, et effectivement, c'est la méthode de choix qui est utilisée par tous les laboratoires pour la détection des traces papillaires sur des surfaces plastiques comme celle-ci. Donc les surfaces sont simplement mises dans une cuve comme celle-ci. C'est un environnement contrôlé, contrôle de l'humidité, contrôle de la température d'évaporation du cyanoacrylate, et c'est dans cette enceinte que les vapeurs vont se disperser et venir se déposer préférentiellement sur les crêtes. Pour vérifier que le processus fonctionne, nous allons utiliser un contrôle positif. Le contrôle positif, c'est une plaquette de microscopie sur laquelle on a simplement déposé des traces d'un individu. Ce contrôle positif va suivre les pièces sous les mêmes conditions, et nous servira à démontrer que la technique effectivement fonctionne dans les conditions adéquates telles qu'il est attendu. Il s'agit maintenant de préparer le cyanoacrylate. Pour ce développement, nous allons utiliser une des techniques les plus récentes par en matière de développement au cyanoacrylate. C'est une technique qui s'appelle le Lumicyano et qui combine l'utilisation de la colle et l'utilisation d'un colorant fluorescent qui est directement ajouté à la colle au moment où celle-ci est mise en phase vapeur. Cela offre un avantage substantiel. D'une part, on va détecter les traces développées au cyanoacrylate, mais celles-ci sont généralement blanches, et sur les fonds qui nous occupent, on voit un contraste assez difficile à visualiser. Le colorant qui est ajouté à la colle permet d'obtenir des traces qui sont directement phosphorescentes ou fluorescentes. Sous les UV, on va directement voir les traces luminescées sur un fond foncé, quand bien même le fond à lumière blanche peut être difficile d'interprétation, il peut être difficile de voir les traces directement développées avec la simple lumière du jour. Donc, nous allons utiliser cette méthode. C'est une méthode qui a été développée récemment, il y a quelques années, et elle nécessite une toute petite préparation, de la poudre, qui est le fameux colorant, qui est mélangée avec le cyanoacrylate liquide, qui doit être pesé dans des proportions définies selon la procédure que nous utilisons. Ce que vous avez ici, c'est le cahier typique des procédures utilisées par le laboratoire pour la détection des traces papillaires. L'ensemble des procédures sont documentées et il est attendu que l'opérateur va se conformer à la procédure à chaque étape de développement. Alors, nous sommes prêts maintenant pour commencer notre fumigation de vapeur de cyanoacrylate. Nous avons nos objets qui sont prêts dans la chambre avec le contrôle positif. La colle a été préparée, le mélange avec le colorant, et nous sommes prêts à lancer un cycle. Le cycle sera constitué d'une étape d'humidification de la chambre, qui va prendre une vingtaine de minutes pour placer la chambre en condition. Ensuite, l'évaporation des vapeurs de cyanoacrylate, tout le contenu de la coupelle sera évaporé. Puis finalement, la chambre va être nettoyée, purgée de l'ensemble des vapeurs pour qu'on puisse ouvrir et aller examiner les traces détectées. [SON] Alors, nous sommes de retour après les fumigations aux vapeurs de cyanoacrylate. Ce que nous allons faire, la première chose à faire, c'est évidemment contrôler que le contrôle positif a été détecté, ce qui est le cas. Ici, on voit les deux traces qui ont été détectées, et qu'on visualise en tirant profit de la photoluminescence initiée par ce Lumicyano. Lorsqu'on l'observe sous une lumière ultraviolette comme ici, les empreintes sont photoluminescentes, donc une petite luminescence dans l'orange, que l'on est capable d'enregistrer directement. Cela permet d'éviter toute l'interférence qui est liée au bruit de fond. Ce que nous allons faire sur la pièce d'intérêt, nous allons l'examiner en entier, sous cet éclairage pour détecter des traces potentielles. Puis, à chaque trace détectée, on va l'entourer pour remarquer la position et on va lui adosser un repère millimétrique pour s'assurer des grossissements lorsque nous ferons l'enregistrement photographique. Cela va nous amener à la conclusion de toute la phase de détection. Nous avons suivi pratiquement le même procédé qui a été utilisé par les autorités madrilènes pour détecter les traces dans le cadre de cette investigation sur le sac plastique. Tout comme nous, ils ont utilisé les vapeurs de cyanoacrylate, tout comme nous, ils ont utilisé une lampe dans des conditions particulières pour faire l'enregistrement des traces détectées. C'est sur la base de ces traces que nous ferons une recherche dans une base de données en référence avec des individus d'intérêt. 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