[MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] Bonjour et bienvenue à cette semaine dédiée à l'interprétation des résultats ADN. Nous sommes ici dans le laboratoire où nos étudiants et étudiantes apprennent à faire de la génétique forensique. Ce laboratoire est également utilisé par nos doctorants et doctorantes. Il est donc utilisé et pour la recherche et pour la formation. Pendant cette semaine, nous allons discuter d'affaires impliquant de l'ADN et dans lesquelles des erreurs judiciaires ont été mises en évidence. Basés sur ces cas internationaux, nous illustrerons les aspects à considérer lorsqu'on doit évaluer de l'ADN retrouvé en petite quantité. Nous appliquerons à ces cas les recommandations du guide ENFSI afin de voir si oui ou non l'application des directives invoquées aurait permis d'éviter de présenter des indices induisant la Cour en erreur. Nous comparerons des situations dans lesquelles de grandes quantités de sang sont retrouvées, analysées et dont les caractéristiques génétiques correspondent avec celles par exemple d'un suspect avec des cas où par contre une faible quantité d'ADN est mise en évidence. Du point de vue évaluatif, vous apprendrez à distinguer ces deux situations en suivant les conseils présentés dans la semaine 2 de ce cours. Vous découvrirez aussi à quel type de résultats analytiques on peut s'attendre sous de telles conditions et quelles sont les méthodes qui assurent une interprétation solide et équitable des observations génétiques. Dans la première partie de cette semaine, Alex et Franco nous présenteront le cas du meurtre de Meredith Kercher connu également sous le nom de l'affaire Amanda Knox et Raffaele Sollecito. Il y a plusieurs aspects importants dans cette affaire, mais une des questions centrales concerne la continuité de la preuve, spécifiquement le prélèvement des indices et la possibilité d'une pollution de la scène de crime. Pour ceux qui se demandent pourquoi on parle de pollution plutôt que de contamination, écoutons à ce sujet le professeur Pierre Margot, ancien directeur de notre école. Pierre, pourrais-tu nous dire en deux mots pourquoi il est important de distinguer la pollution de la contamination? >> Le vocabulaire qu'on utilise est un vocabulaire qui est emprunté d'autres disciplines que les sciences forensiques alors qu'en science forensique, la notion de trace et de ce qui se trouve sur les lieux d'investigation sont des notions fondamentales pour nous. Et la contamination, ça fait partie de l'histoire d'un lieu, de ce qui s'est passé avant l'événement criminel par exemple, alors que la pollution, ce serait quelque chose qu'on ajoute après et qui ajoute à la confusion des lieux par l'absence de protection par exemple, ou l'absence de masques, l'absence de combinaisons. Donc la pollution a un sens tout à fait négatif et sort de l'histoire que l'on cherche à déterminer. >> Merci beaucoup. Maintenant que vous savez ce qu'est la pollution, voyons ensemble quel est le programme de cette semaine. La pollution constitue l'un des problèmes majeurs dans le meurtre de Meredith Kercher. Mais c'est une problématique récurrente que nous discuterons en détail dans les affaires que nous présenterons dans les parties B et C. Dans la première partie de cette semaine, avec l'affaire Amanda Knox et Raffaele Sollecito, nous étudierons la façon dont on devrait se déterminer sur la valeur des profils ADN lorsque la quantité ou la qualité de l'ADN est limitée. Cela nous permettra de démontrer que les techniques ultra-sensibles doivent s'accompagner de méthodes d'interprétation robustes et ad hoc. En effet, on verra que lorsqu'on a une quantité limitée d'ADN, il peut y avoir plus d'incertitude dans la détermination d'un profil à cause de la présence d'artefacts ou parce qu'on détecte l'ADN de plusieurs personnes. On se trouve alors en présence de mélanges d'ADN. Dans les parties B et C de cette semaine, vous comprendrez pourquoi on doit adopter des procédures de contrôle très strictes lorsqu'on travaille avec des très petites quantités d'ADN. Ceci vaut pour les manipulations au laboratoire, mais également pour les interventions sur la scène de crime. En effet, la pollution, c'est-à -dire lorsqu'on ajoute du matériel, dans notre cas de l'ADN, alors qu'on aurait pu l'éviter, est un aspect dont on doit forcément tenir compte. On peut polluer une trace à n'importe quel moment dans la procédure. Des affaires jugées en Australie, aux États-Unis et en Angleterre ont démontré que les traces peuvent être polluées sur la scène de crime à des endroits bien particuliers caractérisant l'affaire sous enquête, par exemple à l'hôpital ou par les ambulanciers, et bien sûr au laboratoire. Il est particulièrement important de considérer la possibilité d'une pollution lorsque l'ADN est le point central, voire le seul, soutenant l'implication d'une personne dans un crime. Vous verrez avec Alex comment dans l'évaluation des résultats on peut tenir compte des possibilités d'erreurs, erreurs qui aboutissent à une fausse incrimination. Pour conclure, laissez-moi vous présenter les objectifs de cette semaine. Cette semaine vous permettra de comprendre comment on obtient un profil ADN, et vous pourrez expliquer ce qu'est exactement un profil ADN. Vous pourrez distinguer les résultats ADN obtenus dans des conditions idéales, c'est-à -dire des traces en grande quantité, des traces fraîches, des résultats obtenus dans des conditions plus difficiles. Vous saurez que dans ces dernières conditions, on rencontre des artefacts qu'on nomme dans notre jargon drop-in, drop-out, stutter élevé. Ces artefacts influencent énormément et forcément l'évaluation. Et pour terminer, vous serez capable d'identifier les situations où l'on doit tenir compte d'une éventuelle pollution. Vous saurez expliquer pourquoi, et le cas échéant comment on doit, dans la phase évaluative des résultats, tenir compte de la possibilité d'une erreur qui pourrait faussement incriminer une personne. Cette semaine sera structurée sous forme de vidéos. Premièrement, nous verrons ensemble comment on procède à une analyse d'ADN et quels types de résultats un laboratoire de génétique forensique produit. Ensuite, dans la partie A, Franco et Alex vous présenteront l'affaire du meurtre de Meredith Kercher et nous discuterons de l'évaluation des résultats ADN obtenus dans des conditions non optimales, c'est-à -dire quand une faible quantité est détectée ou qu'on se trouve face à de l'ADN dégradé. Dans les parties B et C, Franco et moi discuterons de cas où il y a eu pollution. Nous verrons également avec Alex comment on peut spécifiquement tenir compte d'une possible erreur. Mais avant de présenter ces cas, allons ensemble au laboratoire afin d'apprendre comment on obtient un profil ADN en génétique forensique. [MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] [AUDIO_VIDE] [AUDIO_VIDE] [AUDIO_VIDE] [AUDIO_VIDE] [AUDIO_VIDE]