[MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] Maintenant, nous vous proposons d'écouter l'interview réalisée par Skype du professeur Phil Dawid, expert de la défense dans cette affaire, pour avoir son opinion sur le point spécifique de la mort subite du nourrisson. >> [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] >> [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] >> [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] >> [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] >> [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] >> [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] [ÉTRANGER] >> [ÉTRANGER] >> Le second point que nous aimerons soulever dans cette étude de cas est la nécessité de citer un rapport de probabilité et non une seule, comme par exemple la probabilité d'observer deux morts subites chez des nourrissons de la même famille. Pourquoi a-t-on besoin d'un tel rapport de probabilité ? Parce qu'au tribunal, il a été suggéré que cette probabilité infinitésimale quant à la mort naturelle, 1 sur 73 millions, était un élément déterminant contre Sally Clark et corroborait la culpabilité de cette dernière. Pour Sally Clark, si les jurys avaient accepté que la probabilité d'avoir deux enfants décédés à cause du syndrome de la mort subite, elle était de 1 sur 73 millions, alors il aurait été facile mais faux de conclure qu'il y avait une chance sur 73 millions que madame Clark ne soit pas coupable. Le complément de cette probabilité, disons au moins 1 sur 73 millions, donc plus de 0,9999, aurait éte assimilé à la probabilité de meurtre. En conséquence, la question pertinente, comme mise en avant par le professeur Darwin, n'est pas quelle est la probabilité de ces morts si la cause est naturelle ? Mais est -il plus probable que ces morts soient naturelles plutôt qu'elles soient la conséquence d'un acte délibéré? Pour répondre à cette question juridique, il faudrait également se déterminer sur la probabilité de l'alternative. C'est-à -dire la probabilité que la mère ait tué ses deux enfants. Puis, comparez cette probabilité avec celle que les morts soient naturelles. Dans son rapport, le professeur Dawid indiqua qu'il existait des statistiques concernant les meurtres d'enfants en Angleterre et au Pays de Galles. Ces statistiques laissaient à penser que la probabilité d'avoir deux bébés tués dans une même famille était approximativement 1 sur 2 milliards, une valeur bien inférieure à 1 sur 73 millions. Cela montre que les deux décès sont plus probables en considérant l'hypothèse de la mort naturelle plutôt que celle du double meurtre. >> En conséquence, si l'on doit se déterminer sur la preuve apportée par ces deux décès, on devrait plutôt soutenir la mort subite des deux nourrissons plutôt que celle du double meurtre. Cela donne une perspective complètement différente à la valeur de 1 sur 73 millions utilisée contre Sally Clark par l'accusation. En conclusion, on doit se montrer extrêmement prudent lorsqu'on présente des calculs statistiques. Comme nous l'avons vu, les chiffres peuvent avoir des effets indésirables sur le tribunal. Dans cette vidéo, nous avons vu que nous ne pouvons pas multiplier la probabilité d'événements qui ne sont pas indépendants. Comme vous le savez, nos probabilités dépendent de ce que l'on sait. Si l'on nous dit qu'un autre événement s'est produit, si par exemple on sait qu'il y a eu un premier décès soudain dans la famille, alors cette information impacte notre appréciation de la probabilité d'observer une seconde mort subite du nourrisson. Il est crucial de présenter la source des données utilisées dans un souci de transparence. De même, on doit exposer nos présupposés, par exemple, que l'on suppose que les événements sont indépendants. Ces deux points sont essentiels à vérifier et d'ailleurs, on les retrouve dans le guide publié par l'ANFSC. Le dernier aspect qu'on a vu de multiples fois maintenant est qu'il est indispensable de considérer le rapport de deux probabilités. Pour avoir une approche équilibrée, on doit considérer le rapport de probabilité des résultats sachant l'hypothèse de l'accusation, à la probabilité des résultats sachant l'hypothèse de la défense. C'est ce qui est écrit dans le guide de l'ANFSC et c'est ce qu'on appelle le rapport de vraisemblance. Présupposer de façon erronée de l'indépendance d'événements et la mauvaise interprétation de la signification des valeurs numériques sont des problèmes récurrents dans la présentation de la valeur des résultats, que ce soit par oral ou par écrit. Pour éviter ces erreurs, il faut miser sur la formation et le soin apporté par les parties à interroger les experts. Un autre défi majeur consiste à vérifier que les scientifiques se prononcent sur le résultat uniquement et non pas sur les hypothèses. Dans le cas Sally Clark, le scientifique aurait-il dû donner son opinion sur la probabilité que les morts soient naturelles ? Ou aurait-il dû donner la valeur des résultats de l'autopsie sachant que les morts étaient naturelles ? Nous pensons que les scientifiques doivent considérer la question de la valeur des résultats. Les statisticiens quant à eux peuvent, si cela est souhaité, aider le tribunal à considérer les hypothèses elles-mêmes. Nous verrons d'autres exemples sur cette question durant la deuxième partie de cette semaine, mais cette fois nous étudierons des affaires impliquant la preuve par ADN. >> Merci beaucoup Christophe et merci à vous tous de votre attention. [MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] [AUDIO_VIDE] [AUDIO_VIDE] [AUDIO_VIDE] [AUDIO_VIDE] [AUDIO_VIDE]